Actualités

Cerfs : assemblée houleuse à Longueuil

le mercredi 20 mars 2024
Modifié à 16 h 32 min le 20 mars 2024
Par Sylvain Daignault - Initiative de journalisme local

sdaignault@gravitemedia.com

(Photo: Le Courrier du Sud - Archives)

La présidente du conseil de ville de Longueuil, Reine Bombo-Allara, a plusieurs fois rappelé à l’ordre des intervenants préoccupés par la question des cerfs du parc Michel-Chartrand qui ne respectaient pas le décorum prévu lors de la période de questions à la séance du conseil municipal du 19 mars,   

Après les interventions de quatre personnes, dont une originaire de Rimouski qui proposait ses services pour transporter les cerfs, une dame, Dominique Boulanger, qui n’était pas inscrite sur la liste comme le prévoit le règlement, a voulu poser une question. Mme Bombo-Allara était prête à donner la parole à Mme Boulanger quand le chef de la majorité, Jonathan Tabarah a soulevé un point de privilège demandant à la présidente le respect du règlement. 

Plusieurs citoyens concernés par le dossier des cerfs qui ne respectaient pas le décorum ont forcé la présidente du conseil Reine Bombo-Allara à intervenir à plusieurs reprises. (Photo: page YouTube de la Ville de Longueuil) 

«Avec tous les citoyens qui prennent la peine de respecter les règles - même ceux pour qui c’est la première fois - , si on commence à enfreindre les règles de cette façon, ça veut dire que n’importe qui n’importe quand peut se présenter sans s’enregistrer à l’accueil, de prévenir M. Tabarah. On a un règlement intérieur avec des règles très simples, très faciles et je pense qu’il y en a plusieurs ici qui ont déjà posé des questions et que les procédures ont déjà été énumérées maintes fois dans leurs groupes Facebook.»

La présidente a donné trente secondes à Mme Boulanger pour poser sa question, ce qu’elle a fait en demandant: «Qui sommes-nous pour enlever la vie à des êtres vivants?» 

Comme l’intervenante ne cessait de parler, Mme Bombo-Allara lui a signalé à quelques reprises que son temps était écoulé. C’est alors que M. Tabarah a demandé la suspension temporaire de l’Assemblée.

Au retour, deux autres personnes ont pu s’exprimer, toujours sur le dossier des cerfs, répétant des arguments maintes fois entendus par les élus.

Le chef de l’opposition officielle, Jacques Lemire, a félicité la présidente pour son comportement, mais a dénoncé celui de certaines personnes dans la salle. «J’entends des menaces. Les menaces n’ont pas raison d’être au conseil de ville. Est-ce que les gens veulent se faire arrêter puis avoir un dossier? Respectons son voisin», a lancé M. Lemire. 

D’autres citoyens ont alors manifesté bruyamment leur intention de prendre la parole, ce qui n’a pas été permis par la présidente. «Si on déborde, il y a des policiers ici qui pourront vous escorter. Si je ne vous donne pas la parole, vous ne pouvez pas prendre la parole», a-t-elle affirmé. 

Un autre citoyen, Pierre Allard, qui souhaitait aborder des problèmes de circulations dans son secteur, a dû cesser son intervention devant le bruit causé par plusieurs personnes qui quittaient les lieux. 

Autre interruption. 

Au retour, M. Tabarah a fait un point d’ordre à l’endroit des gens à l’écoute: «Les dernières minutes du conseil de ville ne sont pas du tout représentatives de la façon dont ça fonctionne ici. On est une ville ordonnée avec des fonctionnaires exemplaires et des citoyens qui viennent poser des questions constructives qui ont rapport avec leur milieu de vie. Tout ce qui s’est passé durant les dernières 53 minutes n’est pas digne du conseil de ville de Longueuil.»

De nouveau invité à prendre la parole, M. Allard y est allé d’une remarque qui a déclenché des rires parmi les membres de l'assemblée. «On aimerait ça passer avant les cerfs et profiter ensuite de notre soirée. Toutes les fois c’est la même chose. Les cerfs passent avant et nous on passe après.»

Le reste de la séance du conseil s'est déroulée sans interruption. 

Rappelons qu’il y a quelques mois, la Cour supérieure du Québec a estimé que le caractère «déraisonnable» de la chasse contrôlée à l'arbalète n'avait pas été démontré par les opposants de ce moyen avancé par la Ville de Longueuil pour contrôler le nombre de cerfs au parc Michel-Chartrand. Ainsi donc, la Ville peut procéder.