Chambreurs à Saint-Hubert : La question des maisons de chambres sera étudiée de près

Si les treize chambreurs d’un triplex transformé en maison de chambres dans l’arr. de Saint-Hubert ignorent toujours où ils habiteront dans quelques semaines, il est hors de question, selon la Ville de Longueuil, qu’ils soient expulsés en plein hiver.

Dans un courriel envoyé au Journal, la Ville indique en effet qu’elle ne contraindra personne à devoir expulser des locataires en plein hiver. «Il s’agit de la décence humaine la plus élémentaire.» 

La Ville affirme collaborer avec les propriétaires pour qu’ils assurent la sécurité de leurs locataires. «Dans des cas comme celui-ci où des travaux sont nécessaires, la Ville demeure en communication étroite avec le propriétaire pour trouver des solutions pour que les locataires puissent conserver leurs logements», signifie-t-elle.   

Pas de réglementation
La Ville de Longueuil précise ne pas avoir pour le moment de règlementation à proprement parler sur les maisons de chambres. 

Les règlements de zonage viennent encadrer cette pratique et ils diffèrent légèrement selon l’arrondissement. De plus, le code du logement de la Ville de Longueuil, le règlement de construction par lequel la Ville applique le code de construction du Québec, vise l’aménagement en encadrant la salubrité et la sécurité des lieux», informe la Municipalité.

Les élus de Longueuil ont été interpelés par la question des chambreurs de l’arr. de Saint-Hubert lors de la dernière séance du conseil. (Photo: YouTube de la Ville de Longueuil)

La Ville confirme néanmoins que cette question sera traitée dans le cadre de la présente refonte règlementaire en matière d’urbanisme.

Accompagnement particulier
La question a rebondi au conseil municipal du mardi 17 janvier. En réponse à une question du citoyen Gilles Caron, la mairesse de Longueuil Catherine Fournier a assuré que «la décence humaine la plus élémentaire fait en sorte que personne ne sera mis à la rue en plein hiver».

Mme Fournier a ajouté que «tous les moyens seront déployés pour trouver une solution, accompagner le propriétaire et les locataires, pour dénouer cette impasse.» Elle souligne qu’il y a une réforme des règlements d’urbanisme présentement en cours mais que, «compte tenu de l’urgence de la situation, il y aura un accompagnement particulier dans ce dossier, accompagnent qui est déjà commencé.» 

«On a entendu l’appel des citoyens. Il n’y a personne qui se retrouvera à la rue.»
- Catherine Fournier, mairesse de Longueuil.

Inquiétudes
De son côté, le chef de l’opposition officielle, Jacques Lemire, a affirmé qu’il est urgent que la Ville se penche sur le dossier des chambres à Saint-Hubert. «Treize chambres dans un duplex, c’est peut-être beaucoup. Ils ont tous un frigo, tous un petit poêle à deux ronds. C’est beaucoup pour le système électrique», a-t-il estimé.

«La réforme est urgente pour régler la crise du logement actuelle. Avec les prix des loyers, il y a des gens qui vont s’en aller vers ça, des chambres», a avancé M. Lemire qui est d’avis que la réforme des règlements d’urbanisme n’avance pas assez vite.

Membre du Comité consultatif d’urbanisme du Vieux-Longueuil et de la Commission de l’habitation et du logement social de l’agglomération, la conseillère Marjolaine Mercier a tenté de rassurer M. Lemire en mentionnant que le travail avait débuté. 

Rappel des faits
À la suite d’une visite d’un inspecteur municipal il y a quelques mois, le propriétaire de l’immeuble, Dan Duru, a reçu un avis d’éviction l’enjoignant de cesser la location de chambres. 

Le règlement de l’arr. de Saint-Hubert stipule qu’il est interdit de posséder plus de deux chambres, pour un maximum de quatre personnes.