Cinq athlètes locales championnes mondiales de patinage synchronisé
COMPÉTITION. Les sœurs Marie-Michèle et Gabrielle Gauthier-Roy, de Saint-Hubert; Béatrice De Oliveira, de Longueuil; et Florence Poulin et Alessia Hart-Lewis, de Boucherville, sont championnes du monde junior de patinage synchronisé.
Elles ont obtenu ce sacre quand elles ont aidé les Suprêmes de Saint-Léonard à gagner la médaille d'or par une ronflante marge lors des Championnats du monde junior de patinage synchronisé tenus à Zagreb, en Croatie, les 11 et 12 mars. À titre d'équipe Canada 1, les Suprêmes ont accumulé 179,44 points au terme de leurs programmes court et libre, avec près de 7 points d'avance sur Finlande 1 (172,91 points) et près de 10 sur Russie 1 (169,93), pendant que Canada 2, représenté par l’équipe ontarienne NEXXICE, terminait 8e avec 149,47 points.
Meilleures que les Finlandaises
Après avoir dominé la puissante équipe NEXXICE aux Championnats canadiens, les Québécoises ont surpassé les équipes finlandaises, issues d'un pays où le patinage synchro est un sport majeur. En 2015, Finlande 1 et 2 avaient gagné l'or et l'argent devant Canada 1. Mais cette fois, Saint-Léonard a obtenu 17 points de plus que les 162,09 de Canada 1 en 2015.
«Notre victoire n'est pas une surprise car nous avions gagné la Coupe de France plus tôt en saison, mais ça n'enlève rien à notre grande fierté, explique Marie-Michèle Gauthier-Roy. Il faut réunir tellement de détails quand nous sommes 16 filles sur la glace; c'est toute une sensation d'être au sommet.»
Les cinq ex-membres du club de patinage synchro NOVA, regroupant les CPA de Saint-Hubert, Brossard et Boucherville, ont de quoi être fières. La plupart ont passé par l'ingrat rôle de remplaçantes tellement il y avait de talent chez les Suprêmes. Leur accession à des postes réguliers – elles étaient toutes sur la patinoire à Zagreb – est due au talent et à beaucoup de travail.
«Quand nous avons gagné nous étions toutes émotives et nous nous entrelacions, raconte Marie-Michèle. Mais entre les filles de NOVA, c'était spécial. Nous nous connaissons depuis longtemps et nous sommes des amis dans la vie. Notre triomphe était magique.»
Audace et originalité
Les Suprêmes étaient attendues à Zagreb, car elles sont reconnues pour leurs routines originales et audacieuses, et elles n'ont pas déçu.
«Nous avions deux programmes très originaux, explique Marie-Michèle. Le court nous a valu la 1re place par 1 point et notre programme long, le meilleur de notre carrière, était parfait. Nous le savions, la foule le savait, nous avons pleuré tellement nous ressentions la routine exceptionnelle que nous venions de faire. Pas de chute, pas d'hésitation, de l'émotion, des mouvements complexes sans bavure; tout a fonctionné.»
Leur groupe était populaire même en dehors de la patinoire. «Nous étions surprises. Quand nous marchions dans la ville en touristes, nous entendions fréquemment "Canada let’s go!" On voit que notre sport est apprécié en Europe.»
Une ou deux filles seront de retour avec les Suprêmes l'an prochain. «Béatrice continue, mais Gabrielle et moi prenons une sabbatique d'un an avant de possiblement retourner avec les Suprêmes senior. Florence patinera avec une équipe moins compétitive, mais je ne sais pas pour Alessia.»
Mais peu importe ce que le futur leur réservera, elles seront des patineuses championnes pour toujours.