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CISSS de la Montérégie-Est : il manque environ 100 médecins de famille

le jeudi 22 décembre 2022
Modifié à 9 h 01 min le 23 décembre 2022
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Le défi pour 2023 sera de maintenir le résultat de 74% de la population inscrite auprès d’un médecin de famille, alors que les départs à la retraite se poursuivent.  (Photo: Pixabay)

Il manque environ 100 médecins de famille au Centre intégré de santé et services sociaux de la Montérégie-Est (CISSSME) afin d’inscrire les patients orphelins à un groupe de médecine familiale.

Dans son rapport annuel 2020-2021, le CISSS explique que le nombre de nouveaux postes de médecin attribué chaque année est insuffisant pour remplacer les départs à la retraite, qui ont été nombreux durant la pandémie.

Le nombre de personnes inscrites à un GMF est passé de 314 870 le 31 mars 2021 à 308 898 le 31 mars 2022. 

«Le délestage des professionnels dans les groupes de médecine de famille a diminué la performance des médecins», justifie aussi le CISSSME, qui est l’un des sites vitrines du Guichet à la première ligne (GAP).

Le défi pour 2023 sera de maintenir le résultat de 74% de la population inscrite auprès d’un médecin de famille, alors que les départs à la retraite se poursuivent. 

À l’urgence

En 2020-2021, le CISSS de la Montérégie-Est n'atteint pas la cible fixée par le ministère de la Santé et des Services sociaux de réduire à 147 minutes le délai moyen de prise en charge médicale pour la clientèle ambulatoire. Ce dernier a plutôt augmenté, passant de 155 à 229 minutes entre mars 2021 et mars 2022.

La durée moyenne de séjour sur civière à l’urgence a aussi crû, variant de 17,66 heures à 19,72 heures pour cette même période. La cible était de 15,01 heures.

L’engorgement des lits courte durée, l’alourdissement de la clientèle, la complexité des cas et la clientèle orpheline qui se dirige à l’urgence faute d’autres ressources sont parmi les facteurs derrière ces données. 

Du côté des services en santé mentale, le CISSS a dépassé la cible ministérielle quant au nombre de personnes en attente. En un an, la liste de 940 noms a été réduite à 668 personnes. La cible était de 785 personnes. 

Le CISSS attribue cette réussite à une structure de pilotage de la performance des services. 

Soutien à domicile

Le CISSS a presque atteint la cible ministérielle d’offrir des services de soutien à domicile à 23 415 personnes. En date du 31 mars 2022, 23 078 personnes ont reçu de tels services.

Le nombre total d’heures de service a aussi grimpé pour atteindre 1 852 830 heures, ce qui dépasse la cible du ministère de la Santé, entre autres grâce à de nouveaux partenariats.

Néanmoins, la pénurie de main-d’œuvre rend la prise en charge difficile et la gestion des éclosions de COVID-19 en résidences privées pour aînés (RPA) a ralenti la prise en charge des aînés en attente. 

«Le délestage des équipes d’évaluation rapide des usagers a entraîné jusqu’à 6 mois d’attente» pour un premier service, expose le rapport.

Des plans d’action avec les partenaires pour rendre les RPA plus autonomes sont en cours.

Présence au travail 

Le ratio de présence au travail a légèrement dépassé la cible fixée à 89,3, en atteignant 89,54 le 31 mars.

Le CISSS a posé diverses actions en ce sens :  réorganisation des équipes modulaires de soins, rehaussement des heures régulières de travail dans certains types d’emplois, recours à des salariés et cadres retraités et actions d’embauches massives importantes. 

Aide médicale à mourir

Du 1er avril 2021 au 31 mars 2022, 446 demandes d’aide médicale à mourir ont été reçues. De ce nombre, 317 ont été administrées. Ce ne sont toutefois que 17 demandes qui ont été refusées parce qu’elles ne correspondaient pas aux critères. Cinquante-cinq personnes sont décédées avant de recevoir l’aide demandée.

 

Budget de plus de 1,5 G$

Le budget 2021-2022 du CISSS de la Montérégie-Est se chiffre à 1 555 870 268$. 

Parmi les divers programmes de services, celui de la santé publique est l’un de ceux qui ont subi la plus forte hausse de ses dépenses, soit 70%, pour un montant de 61,6 M$. Une hausse attribuable notamment à la mise en place des cliniques de dépistage et de vaccination. 

Les programmes de services sollicitant les plus grandes dépenses sont la santé physique (425 193 056$) et le soutien à l’autonomie des personnes âgées (347 847 869$).