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Communauté LGBTQ+ : des villes intéressées par une nouvelle certification

Il y a 13 heures
Modifié à 14 h 57 min le 16 mai 2025
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Dominique Théberge, directeur général du JAG (Photo : gracieuseté)

Alors que s’observe une recrudescence de l’homophobie, l’organisme LGBTQ+ de la Montérégie JAG investit – dans la bienveillance – un nouveau champ de bataille : les villes, afin d’en faire des lieux inclusifs. 

Le MIC+ est une certification municipale ayant pour but de faire des villes plus inclusives. Pour obtenir la certification, elles doivent se doter d’un plan d’action et d’une politique municipale détaillant des mesures plus inclusives pour la communauté LGBTQ+. Le JAG donnera aussi aux employés et élus une formation sur le sujet.  

Dans le contexte actuel où les manifestations transphobes et homophobes sont en hausse partout, incluant en Montérégie, «nous pensons que les municipalités et les élus ont un rôle crucial à jouer pour renverser cette triste tendance», soutient Dominique Théberge, le directeur général de l’organisme.

L’idée de la création de ce programme est née d’une anecdote. «J’avais un couple d’amis homoparental. Ils venaient de Vancouver et cherchaient une ville en Montérégie où habiter. Ils se demandaient lesquelles étaient les plus inclusives. Et à ce moment, je ne savais pas quoi leur répondre», relate-t-il.

Le projet découle aussi du Guide pratique pour des municipalités inclusives mené par le Conseil québécois LGBT.

Concrètement, le JAG met à la disposition des villes un inventaire de mesures et d’actions qui peuvent être implantées sur leur territoire, que ce soit des suggestions tels des vestiaires universels ou encore des gestes symboliques tels que la levée du drapeau LGBTQ plus lors de la Journée de la lutte contre l’homophobie et la transphobie, le 17 mai. L’ajout d’une section dédiée aux ouvrages LGBT+ à la bibliothèque municipale est une autre proposition.

«On propose une série d’actions, mais ce n’est pas obligé de toutes les avoir pour obtenir la certification, nuance M. Théberge. La certification est montée pour que ce soit facile. On ne voulait pas que le côté administratif soit une barrière. Si une Municipalité refuse après avoir regardé tout ça, c’est parce qu’elle ne veut pas.»

Le directeur général est d’avis aussi que plus de ce genre de mesures seront en place, plus cela servira aussi l’ensemble de la population. 

L’usage des pronoms dans les courriels peut notamment faciliter les communications avec les citoyens issus de l’immigration, permettant d’identifier le genre de prénoms parfois peu connus de part et d’autre.

Longueuil, alliée « exceptionnelle »

Actuellement, la carte identifiant les municipalités de la Montérégie ayant obtenu la certification MIC+ est vide, sur le site Web du JAG. Une situation qui devrait changer prochainement. Le conseil municipal d’Otterburn Park a déjà adopté une motion confirmant sa volonté d’intégrer la certification.

Le JAG est en discussion avec une quinzaine de villes, telles que Sainte-Julie, Saint-Bruno-de-Montarville, Brossard, Saint-Hyacinthe. Tout juste avant l’entrevue, M. Théberge venait de clore une discussion téléphonique avec un employé de la Ville de Longueuil.

«À Longueuil, déjà beaucoup d’éléments sont appliqués. Catherine Fournier est une très bonne alliée, l’une des meilleures», souligne-t-il.

Le JAG espère atteindre les 75% de municipalités de la Montérégie qui intégreront le processus de certification. «En 10 ans, on veut améliorer la situation, avec au moins deux mesures de plus par ville», expose-t-il.

La démarche est gratuite pour les villes. Le JAG bénéficie jusqu’en 2026 d’un financement du Bureau de la lutte contre l’homophobie et la transphobie. Après cette date, il est envisagé de demander une petite cotisation aux villes participantes.