Culture

Conservatoire de musique de la Montérégie: une relève formée, en scène et épanouie

le mercredi 02 novembre 2022
Modifié à
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Vingt ans après avoir fondé le Conservatoire de musique de la Montérégie, la directrice générale et artistique Marie-Anne Rozankovic est fière de constater à quel point l’organisme n’a pas dévié de sa mission: faire une grande place à la relève musicale, par la formation et la diffusion. Au fil du temps, cette mission ne s’est qu’enrichie de nouveaux moyens pour y parvenir.

Situé à Saint-Lambert, le Conservatoire offre des cours de plus d’une quinzaine d’instruments, en plus de ceux pour petits et grands ensembles. Et ce, de l’éveil musical jusqu’à la formation pour les musiciens souhaitant par la suite emprunter le chemin professionnel.

«De voir des tout-petits qui ont très peu de notions et de les retrouver 10, 15 ou 20 ans plus tard, c’est ma plus grande fierté!» lance Marie-Anne Rozankovic, aussi violoniste. 

Depuis le retour des cours en présentiel, le nombre d’inscriptions a doublé – comparativement à avant la pandémie – atteignant les quelque 200 élèves.

Les listes d’attente sont une preuve supplémentaire de cet engouement.

«Je crois que tant les jeunes que les adultes ont vu, avec la pandémie, à quel point il est important et précieux de pouvoir s’épanouir par la musique, par une passion grâce à laquelle tu te développes.»

-Marie-Anne Rozankovic

La clientèle est constituée de jeunes, mais aussi d’adultes d’un peu partout dans la région qui décident de renouer avec une passion délaissée ou encore de découvrir un nouvel instrument. 

Diffuser

Par son volet diffusion, le Conservatoire offre des occasions aux musiciens de monter sur scène dans le cadre de divers concerts et événements, à Saint-Lambert entre autres.

À ce chapitre, l’année 2013 a été un tournant.

«Nous avons obtenu plusieurs collaborations fort importantes et intéressantes, qui nous ont propulsés à la prochaine étape : l’Orchestre symphonique du Conservatoire de la Montérégie [OSCM]», souligne Mme Rozankovic.

L’OSCM est né grâce à un partenariat avec l’École de musique Vincent-d’Indy, à Montréal.

Marie-Anne Rozankovic (Photo gracieuseté)

Les musiciens de l’OSCM produisent des concerts à la salle Claude-Champagne de la Faculté de musique de l’Université de Montréal ou encore à la Maison symphonique.

L’année 2013 a aussi été le début d’une entente avec le Festival Classica, à Saint-Lambert. Depuis 10 ans, de jeunes musiciens du Conservatoire ont livré avec le concert de rock symphonique des hommages à Queen et au mythique album Dark Side of the Moon de Pink Floyd, entre autres.

Créer un pont

Célébrer deux décennies d’existence est le moment opportun de dresser des bilans, mais aussi de regarder devant. 
«Depuis la fondation du Conservatoire, notre ligne directrice est intacte, mais tous les 10 ans, nous prenons des étages de plus», se réjouit Marie-Anne Rozankovic.

Elle voit ainsi 2023 comme une nouvelle année charnière.

«Parmi ces jeunes qui font partie de l’OSCM, plusieurs veulent prendre la voie professionnelle et cherchent une première expérience professionnelle. Ils sortent des cégeps et universités et doivent cogner à des portes», évoque-t-elle.

C’est là qu’ils peuvent se joindre à l’Orchestre symphonique du Grand Montréal (OSGM), qui compte aussi des musiciens de niveau très avancé et qui leur offre un «laboratoire de formation» plus poussé.  

L’Orchestre symphonique du Grand Montréal. (Photo gracieuseté - Lau.lau.photo and Kinder.photographie (Derrick Celestin))

«Nous voulons faire le pont», illustre Mme Rozankovic, à propos de cette direction donnée à l’orchestre professionnel créé en 2015. 

Le 6 novembre, l’OSGM, accompagné d’un band et de 40 choristes, jouera McCartney symphonique, un concert-bénéfice se consacrant à l’œuvre de l’ex-Beatles, à la Maison symphonique de Montréal.

 

 

Merci à l’univers

Violoniste de formation, Marie-Anne Rozankovic dit ne pas avoir choisi, il y a 20  ans, d’emprunter la voie de créer le Conservatoire de musique de la Montérégie : «c’est la vie qui l’a choisi! Et je remercie l’univers!»

Cela faisait cinq ans qu’elle enseignait le violon pour la Ville de Saint-Lambert lorsqu’on l’a approchée en lui proposant ce mandat de faire une place à la relève musicale.

Après des mois de réflexion, elle s’est lancée dans l’aventure.

«C’est beaucoup de travail… Une chance que l’on ne le sait pas trop quand on se lance! rigole-t-elle. Mais on récolte ce que l’on a semé. Même si j’adore encore être sur scène, c’est une de mes plus grandes fiertés.»