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Consultation publique sur l’aéroport de Saint-Hubert : plusieurs recommandations pour DASH-L

le vendredi 07 octobre 2022
Modifié à 11 h 28 min le 11 octobre 2022
Par Sylvain Daignault, Initiative de journalisme local

sdaignault@gravitemedia.com

Le député de Longueuil – Saint-Hubert Denis Trudel (au centre) reçoit le rapport des mains des commissaires Sylvain Cofsky, Martin Boire, Julie Éthier et Steve Flanagan. (Photo gracieuseté)

Le rapport final de la Consultation publique sur le développement de l’aéroport de Saint-Hubert, un document de 200 pages dévoilé le 6 octobre, renferme une kyrielle de recommandations adressées à Développement de l'Aéroport Saint-Hubert de Longueuil (DASH-L), l’organisme gestionnaire de l'aéroport depuis 2004.

D’emblée, le député de Longueuil – Saint-Hubert souhaite dépolitiser ce dossier. «La consultation publique a été organisée par des gens indépendants. Il faut comprendre qu’un aéroport, ce n’est pas une infrastructure comme les autres. Les citoyens souhaitent avoir l’heure juste et savoir dans quelle direction s’en va l’aéroport de Saint-Hubert», indique Denis Trudel, l’instigateur de cette consultation.

Inquiétudes
Au cours de cette consultation, plusieurs intervenants ont fait part de leurs inquiétudes face au développement futur de l’aéroport, notamment au chapitre de l’environnement mais aussi du bruit et de la circulation. 

En effet, dans ce que l’on sait du plan de développement – les gens de DASH-L n’ont pas voulu participer à cet exercice –, l’aéroport entrevoit à long terme compétitionner avec Plattsburgh et Burlington et miser sur les vols à rabais (low-cost). On vise une centaine de vols par semaine. Généralement, les compagnies offrant de tels vols utilisent de plus vieux appareils. Or, aucune étude n’a encore été réalisée concernant les impacts d’un tel développement, soulève le rapport. 

La consultation publique de mai dernier concernant le développement de l’aéroport de Saint-Hubert révèle que les intervenants craignent une dégradation de leur environnement. (Photo: Le Courrier du Sud ‒ Archives)

«Du côté du Service de sécurité incendie de l'agglomération de Longueuil, on aimerait bien connaître l’échéancier du développement de l’aéroport car ce sont eux qui doivent intervenir en cas d’un atterrissage d’urgence par exemple», souligne la commissaire Julie Éthier. 

Un aéroport doit posséder son propre service de sécurité incendie une fois atteint un certain volume de départs et d’arrivée.

«D’autres citoyens se demandent même quelle est la vocation de l’aéroport. Est-ce que le REM qui va faciliter le transport vers l’aéroport Montréal – Trudeau va changer les choses pour DASH-L? Ce sont des questions légitimes», ajoute le commissaire Sylvain Cofsky qui regrette également que les entreprises installées sur le site de l’aéroport soient aussi peu informées sur le plan de développement. 

«Donnez-nous envie de croire en votre projet de développement!»
- Sylvain Cofsky, commissaire, s’adressant à DASH-L 

Études et collaboration
Les recommandations des commissaires touchent à la santé, au transport, à la sécurité publique, à l’environnement et l’économie.

Ainsi, il est demandé à DASH-L de collaborer avec la Direction de la santé publique pour la réalisation d’études, notamment sur le bruit. 

On recommande aussi à DASH-L de collaborer avec l’agglomération et la Sécurité publique à la réalisation d’études d’impacts sur les services publics (police et incendie).

On estime également que le gestionnaire de l’aéroport devrait revoir sa politique de communication et de gestion des plaintes et entreprendre un «réel» processus participatif avec toutes les parties prenantes (citoyens, milieu des affaires, groupes environnementaux).

Enfin, les commissaires recommandent à Transport Canada de prendre en compte les constats et recommandations de ce rapport.

Main tendue
Peu après avoir pris connaissance du rapport, le député Denis Trudel tend la main à DASH-L pour la création d’un comité de travail composé des différentes parties prenantes ainsi que des représentants du milieu. 
«L’Aéroport Montréal-Saint-Hubert est une ressource importante pour la région et pour son développement économique et social qui doit être mieux valorisé. Il y a beaucoup d’opportunités, soutient-il. J’invite donc DASH-L à revoir son modèle d’affaires pour y intégrer une vision ambitieuse, contemporaine et se présenter comme un partenaire engagé dans la future zone d’innovation en aérospatiale.»

Le député se chargera de remettre ce rapport au ministre des Transports.

 

Quelques chiffres 
Au total, 45 mémoires et une pétition de plus de 1800 signataires ont été déposés, sans compter les 112 participants et les 153 commentaires laissés sur Internet.

De plus, un sondage Mainstreet Research effectué auprès de 1012 personnes âgées de 18 ans ou plus et vivant dans la circonscription de Longueuil–Saint-Hubert montre que 42% des personnes favorables au plan ont 65 ans et plus alors que les 18 à 49 ans veulent un développement autre que les transporteurs à rabais.

Aéroport Montréal – Saint-Hubert 
L’aéroport Montréal – Saint-Hubert a une superficie de 5,15 km carrés. Elle compte trois pistes d’atterrissage.  On y retrouve plusieurs écoles de pilotage privé, l’École nationale d'aérotechnique (ENA), l’Agence spatiale canadienne, Pratt & Whitney Canada, une base militaire de la défense nationale et le studio de cinéma Mel'S - La Cité Du Cinéma.

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