Cosmétiques écoresponsables : s’inspirer du Maroc pour lancer son entreprise

Hiba Ham (Photo : gracieuseté Maxence Mounier / M2Photographie – Fondation du cégep Édouard-Montpetit et de l’ÉNA)
Hiba Ham ne manque ni d’idées ni d’ambition. À 18 ans, l’étudiante au Cégep Édouard-Montpetit a déjà élaboré un plan d’affaires détaillé pour HIBAH, une marque de soins cosmétiques écoresponsables inspirée des rituels marocains. Le 8 mai, elle a convaincu le jury du Défi entrepreneurial 2025 de lui accorder une bourse de 1500$, remportant ainsi la deuxième place de sa catégorie. Elle a aussi obtenu une distinction spéciale accompagnée d’un montant de 500$.
Oui, les cosmétiques employant des ingrédients naturels existent, ceux qui se disent écoresponsables aussi. Néanmoins, Hiba croit qu’elle saura offrir quelque chose d’unique, tant à l’échelle du Québec qu’à l’échelle internationale.
Une unicité qui s’appuie entre autres sur le savoir-faire familial des recettes ancestrales des soins de beauté du Maroc, qu’elle pourra ensuite «optimiser en laboratoire, avec son savoir-faire».
Étudiante en sciences de la nature, elle souhaite allier ses passions pour la chimie et les cosmétiques. Dans ce dernier domaine, elle compte trois ans d’expérience comme cosméticienne à une succursale Jean Coutu. «Je vois ce qui attire les clients, je vois ce qu’ils n’aiment pas. J’ai acquis des techniques et un certain savoir. On conseille des clients qui dépensent des centaines et même des milliers de dollars», avance-t-elle.
Premier voyage
Hiba Ham a déjà réservé son billet d’avion pour le Maroc. Cet été, elle ira faire le plein de diverses huiles, dont l’huile d’argon.
Pour son projet, elle compte s’approvisionner dans les usines, mais aussi auprès de coopératives de femmes, que l’on retrouve dans les plus petits villages. «C’est un long processus, de transformer l’argon en huile, et les femmes savent le faire.»
Les encourager deviendrait ainsi une manière pour elle de redonner à la communauté, ce qu’elle compte aussi faire au Québec.
«Je ne viens pas d’un milieu privilégié, soutient Hiba Ham. J’ai vu des jeunes avec un grand potentiel, mais qui, en raison du milieu, ne parviendront pas à s’épanouir. Je voudrais donc les soutenir par des aides financières ou du mentorat.»
(Photo : gracieuseté Maxence Mounier / M2Photographie – Fondation du cégep Édouard-Montpetit et de l’ÉNA)
Le premier voyage au Maroc lui permettrait d’élaborer ses premiers produits; elle pense entre autres à un sérum pour cils.
Le recours aux huiles a l’avantage qu’il n’est pas nécessaire que les mélanges – qui n’entraine pas de réaction chimique – soient approuvés dans des laboratoires, soulève la jeune femme. «Mais le tout serait effectué dans un milieu stérile, parfaitement bien», assure-t-elle.
Elle compte aussi proposer une offre adaptée aux clients, selon l’âge, le type de peau, les habitudes de vie, etc. Elle imagine déjà une forme d’intelligence artificielle grâce à laquelle les visiteurs de son site Web répondraient à diverses questions en ce sens.
Elle songe aussi à un système de consignes qui permettrait aux clients de retourner les pots aux points de vente, une fois utilisés. Des rabais ou cartes-cadeaux seraient offerts en retour.
«C’est un projet qui me passionne énormément», résume-t-elle.
En matière de promotion, Hiba mise surtout sur les réseaux sociaux : elle est déjà entrée en contact avec des influenceurs.
Concours
Remporter l’une des bourses du Défi entrepreneurial, organisé par la Fondation du cégep Édouard-Montpetit et de l’ÉNA, est certes une bonne nouvelle pour Hiba Ham, qui compte pour l’instant sur ses économies, mais qui est à la recherche aussi d’autre financement.
En entrevue avant le défi, la jeune femme se disait bien reconnaissante d’avoir été choisie par les finalistes. «Je me retrouve contre des étudiants en marketing, qui connaissent ça. Je n’en reviens pas qu’ils m’aient choisi. J’ai l’impression que ce concours pourrait changer ma vie.»
Défi entrepreneurial
Lors de la cinquième édition du Défi entrepreneurial, dix équipes étudiantes ont reçu plus de 10 000 $ en bourses. Ces bourses sont rendues possibles grâce à la Fondation Famille Le Blanc qui encourage les jeunes entrepreneurs grâce à un fonds dédié à l’entrepreneuriat. Chaque équipe disposait de quelques minutes pour défendre son projet, sa pertinence et son originalité, pour ensuite répondre à des questions.
Produits et artisanat :
1. Mordjane Dahes, Akorail – 1 750 $.
2. Hiba Ham, HIBAH – 1 500 $.
3. Amina Nabli, Mina Accessories – 1 000 $.
« Services et expériences »
1. Loik Anctil-Bonenfant, Arboréa Écohabitats – 1 750 $.
2. William Laflamme et Patrice Robitaille, Vertika – 1 500 $.
3. Meggie Gagnon Bisson et Sean Jetté, Loméa – 1 000 $.
4. Emilien Brodeur, l’Association des investisseurs du Québec — 750 $.
Distinctions spéciales
-Bourse verte de 500 $ à Loméa, fondée par Meggie Gagnon Bisson et Sean Jetté. Projet innovant de pots de plantes biodégradables fabriqués à partir de marc de café recyclé.
Bourse Coup de cœur du jury de 500$, HIBAH, fondée par Hiba Ham, soulignant l'esprit mobilisateur
-Projets issus des cours Démarrage d’entreprise et Projet de commercialisation. Mentions soulignant l’excellence et le réalisme du plan d’affaires, la rigueur et l’engagement :
1. Marilye Auger et Sarah Bergeron, pour Somnora — 750 $.
2. Julianna Paquin et Gabrielle Nadon, pour Evolys — 500 $.
3. Stéphanie Martin et Étienne Bélanger, pour Plaza Culture Inc — 250 $.