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Coupes «déguisées» dans les cégeps : « La CAQ ne comprend rien à l’enseignement supérieur »

Il y a 2 heures
Modifié à 9 h 13 min le 11 septembre 2025
Par Sylvain Daignault - Initiative de journalisme local

sdaignault@gravitemedia.com

Selon le Syndicat des professeures et des professeurs du cégep Édouard-Monpetit, les coupes budgétaires affectent directement les étudiants en les privant de services professionnels. (Photo: Le Courrier du Sud – archives)

La CAQ ne comprend rien à l’enseignement supérieur. C’est du moins l’avis de Nicolas Chalifour, vice-président à l’information et aux communications au Syndicat des professeures et des professeurs du cégep Édouard-Montpetit (SPPCEM) à Longueuil qui dénonce le gel d’embauche et le plafond des heures supplémentaires instaurés par le gouvernement de François Legault. 

Selon lui, le gouvernement ne dit pas toute la vérité en affirmant que les coupes de 150 M$ n’affectent pas les services directs aux élèves des cégeps. «On n’a pas coupé dans les professeurs, mais on a coupé dans les embauches de spécialistes comme les psychologues, les orthophonistes et autres. Résultat : les élèves sont affectés», soutient M. Chalifour, qui ajoute que le budget octroyé ne couvre même plus les coûts de système.

Le gel d’embauche concerne les professionnels et le personnel de soutien du Cégep. «Ça craque de partout. Les gens sont à bout. Deux des quatre postes de direction sont même vacants en raison de maladie», laisse tomber le syndicaliste.

Pour lui, l’actuelle ministre de l’Enseignement supérieure Pascale Déry est en mission pour détruire justement l’enseignement supérieur. M. Chalifour dénonce également l’incursion de la Ministre dans le cursus scolaire, rejoignant ainsi les inquiétudes soulevées en février dernier par la Fédération québécoise des professeurs et professeures d'université (FQPPU) à la suite de son ingérence dans un cours sur la Palestine au Collège Dawson, ce qui a soulevé des inquiétudes quant à la liberté académique.

M. Chalifour promet des actions cet automne pour dénoncer le Projet de loi n° 89 déposé en février 2025 qui vise à modifier le Code du travail pour mieux encadrer les grèves et les lock-outs, en tenant davantage compte des besoins de la population. «Le droit de grève est déjà bien encadré au Québec. On ne peut pas faire n’importe quoi», précise-t-il.

Selon lui, bien des acquis des quarante dernières années tant en éducation que dans le monde du travail en général sont menacés par le gouvernement, «un gouvernement de chambres de commerce et de petits amis», souligne-t-il.
M. Chalifour espère que le ou la nouvelle ministre de l’Enseignement supérieur, Martine Biron, aura une meilleure connaissance de ses dossiers et une meilleure écoute. 

Jugeant les délais de réponses trop serrés, la direction du Cégep n’a pas souhaité réagir.