Dare repousse à nouveau la fermeture de l’usine de Saint-Lambert

La fermeture avait déjà été prévue pour le 22 janvier, avant d’être repoussée le 5 août, puis reportée à une date indéterminée. (Photo: Le Courrier du Sud − Archives)
Les employés de l’usine Dare à Saint-Lambert ont été surpris d’apprendre, la semaine dernière, que leur lieu de travail ne fermera pas ses portes comme prévu le 5 août. Et ils ignorent quand cela se produira.
«On est vraiment tous en colère. Certains pleuraient, d’autres criaient» lorsque l’employeur en a fait l’annonce le 7 juillet, indique une employée qui ne souhaite pas être nommée. Cette dernière n’était pas sur place à ce moment, mais l’événement lui a été rapporté par des collègues.
Selon elle, le motif évoqué par l’employeur pour justifier ce report est que l’usine située à Cambridge n’est pas suffisamment productive.
Il s’agit d’au moins la deuxième fois qu’Aliments Dare reporte la fermeture de son usine lambertoise, annoncée depuis 2019. À l’été 2021, il était prévu de mettre le cadenas sur la porte le 22 janvier dernier.
L’employée déplore que cette fermeture soit ainsi repoussée à une date indéterminée.
«On est tous dans le néant. On essaie de planifier notre avenir, mais une fois de plus on se fait mettre des bâtons dans les roues», s’insurge-t-elle.
Plusieurs employés, comme elle, avaient pris l’ensemble de leurs semaines de vacances avant la date du 5 août.
Ils se retrouvent donc à devoir continuer de travailler pour une période inconnue, avec une banque de vacances épuisée. «Des grands-parents avaient pris des engagements pour garder leurs petits-enfants, qui ne sont pas inscrits à des camps de jour. Là, ils sont mal pris», donne-t-elle en exemple.
Les employés sont aussi très réticents de démissionner avant la fermeture, alors que la convention collective prévoit d’offrir une semaine de rémunération par année de services aux employés.
La travailleuse déplore du même coup qu’aucune relocalisation n’a été offerte à l’usine de Saint-Martine, qui sera agrandie. «Il faut postuler et recommencer en bas de l’échelle», précise-t-elle. À cet égard, les Aliments Dare précisait en 2021 que des conventions collectives distinctes ne permettent pas les transferts automatiques.
«On nous dit toujours que l’on est une famille, mais on ne le sent pas beaucoup!», constate-t-elle.
L’employée n’a pas encore trouvé de nouveau travail, mais espère se réorienter peut-être dans une autre usine.
«Pas prêts»
Du côté d’Aliments Dare, on ne peut préciser la date exacte de la fermeture de l’usine.
«Nous avons déterminé que nous ne serons pas prêts à fermer l’usine de Saint-Lambert d’ici le mois d’août. Nous communiquerons une nouvelle date de fermeture dès que possible», signifie-t-on.
Malgré les questions du Journal en ce sens, elle n’a pas précisé davantage les raisons de ce report.
«Aliments Dare est reconnaissante du dévouement et de la flexibilité de ses employés de notre usine de Saint-Lambert, en particulier en cette période difficile en préparation de la fermeture de l’usine», affirme-t-on.
Quant à savoir si une quelconque compensation pourrait être offerte aux employés qui ont tenu compte de la fermeture du 5 août pour prévoir leurs vacances, «nous sommes en pourparlers avec le syndicat en ce qui concerne la paye de vacances et nous devons respecter la confidentialité du processus», a-t-on répondu.