Culture
David Goudreault: quand poésie et humour ne font qu’un
le jeudi 04 octobre 2018
Modifié à 15 h 58 min le 04 octobre 2018

ENTREVUE. Jumeler poésie et humour, c’est plutôt rare. C’est pourtant ce dans quoi excelle David Goudreault, qui a remporté quatre bourses RIDEAU pour son spectacle Au bout de ta langue: humour debout et poésie drette, qu’il présentera au Théâtre de la Ville le 4 octobre.
«Je choisis des poèmes qui me font tripper et qui vont “drette” au cœur, dit David Goudreault pour justifier le titre de son spectacle. C’est de l’humour debout, qui veut faire réfléchir. On est plus près du monologue d’Yvon Deschamps que de la joke de garage.»
Le slameur remplit les salles depuis la sortie de son spectacle, dans lequel il présente ses poèmes ou ceux de grands classiques.
«Je désamorce un peu le côté effrayant que peut avoir la littérature, le côté rebutant. Je le mets en contexte, je rends ça drôle; comment le poème a-t-il été découvert, comment a-t-il été écrit?»
David Goudreault est l’auteur de quatre recueils de poésie et de trois romans. Depuis 2016, il signe une chronique hebdomadaire dans les quotidiens du Groupe Capitales Médias.
Mais avant d’être chroniqueur et auteur, David Goudreault est avant tout un amateur de poésie.
«La poésie, c’est dire autrement. C’est de faire faire un détour à sa pensée, l’envoyer se promener dans le champ des images, pour qu’elle revienne avec une force évocatrice», décrit-il.
Jeune amoureux des mots
Du plus loin qu’il se souvienne, David Goudreault a «toujours voulu écrire». Il a toutefois fait ce qu’il appelle un «bon détour» en étudiant en travail social.
«Là où ça se rejoint, c’est le besoin d’être utile. Je fais beaucoup d’ateliers dans les prisons et dans les centres jeunesse. Donc, le travail social est encore présent dans ma vie», note-t-il.
Plus de 160 000 exemplaires de ses romans ont été vendus jusqu’à maintenant; un exploit dont il n’est pas peu fier.
«L’idée est d’avoir une rencontre; je m’adresse à quelqu’un quand j’écris et, à quelque part, il y a une surprise à savoir qui sera la personne qui va lire au bout du compte. J’ai un lectorat beaucoup plus large que je croyais que j’allais avoir», admet-il.
Dans ses écrits, il avoue aimer discuter de relations humaines, qu’elles soient amoureuses, amicales ou familiales, et des tensions qu’elles peuvent créer.
«Je suis fasciné par les distorsions cognitives, à quel point on a rarement une bonne perception de nous-mêmes et des autres. On a plein de biais et ça peut souvent donner des situations intéressantes d’un point de vue littéraire», fait remarquer le Sherbrookois.
Des idées plein la tête
En 2011, David Goudreault a remporté la Coupe du monde de poésie, à Paris. Depuis, il cumule les distinctions.
Après avoir reçu la Médaille de l’Assemblée nationale du Québec 2011 et avoir remporté plusieurs prix au fil des dernières années, il souhaite maintenant continuer d’«élargir son lectorat».
«Je veux faire de nouvelles rencontres autour de l’écriture et que l’inspiration soit au rendez-vous. En ce moment, je suis très heureux et d’un point de vue professionnel, ça pourrait difficilement être mieux que ça», admet-il.
«J’ai encore plein de choses à dire et beaucoup de plaisir à écrire. Il y a une relation qui s’installe avec le lectorat. On va se jaser longtemps, donc j’essaie de répondre aux attentes en restant fidèle à ce que je veux dire et à mon style.»
«Tant qu’il y aura des gens avec qui discuter, je serai au rendez-vous», conclut l’homme de 38 ans.