Décès de Philippe Mollé : l'ÉHM perd un bon ami
Philippe Mollé lors de la 1re édition de l’événement La Montérégie passe à table. (Photo: Le Courrier du Sud – Archives)
L’École hôtelière de la Montérégie (ÉHM), à Longueuil, est attristée du départ du chroniqueur gastronomique Philippe Mollé, un ami de l’établissement, décédé le samedi 19 octobre à l’âge de 72 ans.
Enseignant à l’ÉHM, Jean-François Renaud a côtoyé Philippe Mollé lors de ses deux passages à l’établissement de Longueuil en juin 2023 puis en mars 2024. «M. Mollé avait beaucoup de connaissances sur les produits canadiens et québécois, précise-t-il. C’est drôle pour un Français.»
Né en France et installé au Québec en 1980, Philippe Mollé a travaillé comme cuisinier à Tahiti, au Japon et en Côte-d'Ivoire. Il a été chef de cuisine à l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec pendant cinq ans avant de devenir chef exécutif à l'Hôtel Vogue de Montréal. Résident de Contrecœur pendant 30 ans, il était très engagé dans sa communauté, notamment comme ambassadeur des produits locaux et président du comité de gouvernance du Plan de développement de la communauté nourricière.
La Montérégie passe à table
En juin 2023, Philippe Mollé était l’animateur de la 1re édition de La Montérégie passe à table, un événement de maillage entre producteurs locaux et restaurateurs.
Rencontré à cette occasion par Le Courrier du Sud le spécialiste avait fait part de ses inquiétudes concernant l’univers de la cuisine en rappelant, entre autres, que 16 000 restaurants avaient fermé leurs portes au Canada dont 3500 au Québec au cours des trois dernières années. «Il reste environ 17 000 restaurants au Québec. Entre les restaurants de fast-food et les restaurants à nappes blanches, les restaurants situés au milieu traversent tous une période difficile», estimait le connaisseur.
Le chroniqueur culinaire estimait que la pénurie de main-d’œuvre observée dans la restauration était due en partie au fait qu’il s’agit d’un métier très exigeant. «En plus, nous travaillons quand les gens sont en congé ou en vacances!»
M. Mollé était d’avis que les restaurateurs devaient changer leur modèle d’affaire s’ils souhaitaient ramener le personnel expérimenté en cuisine. «Lors de la COVID, des employés de carrière sont partis et ne sont pas revenus car ils ont trouvé mieux ailleurs.»
Depuis plusieurs années, M. Mollé était un ardent défenseur de l’agrotourisme dans lequel il voyait un bel avenir pour les producteurs locaux.