Actualités

Décès de Rose Rolland: elle était une pionnière, un «monument»

le jeudi 21 mai 2020
Modifié à 13 h 15 min le 21 mai 2020
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Rose Rolland est décédée le 11 mai à l’âge de 97 ans, laissant dans le deuil ses 11 enfants. Pendant 10 ans, elle et son mari Gérard Rolland ont mené de main de maître la célèbre pâtisserie de la rue Saint-Charles qui appartient depuis 1974 à trois de leurs enfants. «Maman a été le grand pilier de la famille et du commerce. On dit tous que nos parents sont les meilleurs, mais ma mère, c’était un monument», exprime son fils Luc, l’un des trois copropriétaires de la Pâtisserie Rolland. Mme Rolland et son mari faisait équipe à la tête de l’entreprise: lui à la cuisine, elle à l’avant. Elle gérait le magasin, assurait le service à la clientèle, embauchait et formait les employés. «Quand j’étais p’tit gars, on recevait de grosses poches de sucre qui étaient en tissus, raconte-t-il. Elle en faisait des tabliers qu’elle lavait et repassait pour les employés. Elle fabriquait tout.» Luc Rolland retient de sa mère et de son père un exemple de couple uni et amoureux. «On ne les a jamais vu se chicaner», dit-il. Ses parents auront aussi su transmettre à l’ensemble de famille des valeurs de partage et de générosité, ainsi que le souci du travail bien fait. Dans la solitude [caption id="attachment_91434" align="alignright" width="389"] Rose Rolland[/caption] Toute sa vie, Rose Rolland a été entourée de gens: tant à la pâtisserie qu’à la maison, où elle recevait souvent des invités. Habitant dans une résidence pour aînés de Montréal, elle est partie dans la solitude. «C’est ce qui nous atteint le plus, exprime son fils. C’est d’une grande tristesse.» Ce n’est pas la COVID-19 qui a emporté Mme Rolland, mais elle en a subi les contrecoups. Avant que les visites soient interdites, les membres de la grande famille se relayaient pour qu’elle soit constamment en présence de ses proches. Tout d’un coup, elle a perdu ce contact. «Avec les préposés aux bénéficiaires débordés, en nombre insuffisant, est-ce qu’elle était nourrie adéquatement, recevait-elle tous ses médicaments? questionne Luc Rolland. Elle n’était pas malade et elle avait toute sa tête. Elle s’est affaiblie et s’est éteinte.» Le matin du 11 mai, une infirmière est venue la voir. Le temps qu’elle aille lui chercher un verre d’eau, Mme Rolland était partie. «On ne sait pas pourquoi, on présume que son cœur s’est arrêté», indique son fils. Lorsque les visites de proches aidants ont été permises, la sœur de Luc est allée visiter leur mère et a pu organiser un appel sur Zoom. De cette façon, ils ont pu, au moins à deux reprises, voir leur mère et entendre sa voix.

Dernières nouvelles