Décisions de la CMQ : le conseil de Saint-Lambert se prononce

Les propos sur les jugements de la CMQ étaient divisés. (Photo : Le Courrier du Sud – archives)
Si plusieurs élus de Saint-Lambert ont dit vouloir tourner la page sur l’affaire entourant les plaintes en déontologie déposées à la Commission municipale du Québec (CMQ), la séance du conseil municipal du 18 août a été l’occasion pour plusieurs de s’exprimer sur les décisions récemment rendues.
Dans son mot de la mairesse, Pascale Mongrain s’est montrée très critique envers les jugements. «La preuve présentée a été bancale, c’est le moins qu’on puisse dire», a-t-elle avancé.
Elle a nié tout climat toxique ou harcèlement psychologique au sein de la Ville, prenant pour appui le grand taux de rétention des employés («le meilleur de toutes les villes de l’agglomération»), ainsi que les taux de roulement et d’absentéisme «très bas».
«Je pense que c’est la meilleure mesure du climat de travail. S’ils sont heureux, ils restent», a-t-elle conclu, reprenant aussi dans son discours des points soulevés au début du mois au Courrier du Sud, lorsqu’appelée à réagir aux jugements la CMQ.
Rappelons que selon la juge Sandra Bilodeau, la conseillère Stéphanie Verreault a commis le manquement d’avoir participé à une séance en huis clos alors qu’elle s’était déclarée absente.
Les manquements relatifs à la divulgation d’informations confidentielles, reprochés à Mme Verreault et à son collègue Loïc Blancquaert, n’ont pas été retenus.
Toute cette histoire porte sur une séance à huis clos tenue le 31 mai 2024 en visioconférence, lors de laquelle la mairesse remettait en question la performance du directeur général de l’époque François Pépin et souhaitait élaborer un plan pour gérer cette situation.
Mme Verreault avait assisté à cette séance à l’insu des autres élus, chez M. Blancquaert, et avait contacté M. Pépin pour lui fait part de ce qui s’était dit. M. Blancquaert avait enregistré la séance et en avait ensuite transmis le contenu à M. Pépin.
Selon Loic Blancquaert, ce jugement «valide le fait que les élus ont un rôle à jouer sur le climat de travail et que les gestes posés par des élus étaient justifiés et dans l’intérêt de Ville». «La preuve était solide et probante et a convaincu la juge de prendre cette décision», a-t-il ajouté.
Aux yeux de Stéphanie Verreault, le jugement qui a retenu un manquement et en a écarté un autre – soit le «plus grave» plaide-t-elle – est «nuancé». «La juge conclu que je n’avais pas eu de manquement en transmettant de l’information, car le contexte le justifiait et qu’en agissant ainsi, je faisais mon devoir d’élue.» Elle estime que cette décision, dont elle est satisfaite, «rend justice à toute l’affaire».
Mme Verreault a annoncé du même coup qu’elle sollicitera un deuxième mandat aux prochaines élections municipales. Elle attendait le dépôt du jugement pour prendre sa décision. «Si je sortais coupable de ce manquement, il était hors de question que je me représente, pour des questions de respect de mes valeurs.»
Elle a soutenu qu’il y a encore beaucoup à faire pour la Ville, notamment mettre en place un plan de gestion des actifs et une vision sur la mobilité active. «Ça prend une vision stratégique, pas juste pour quatre ans.»
Avis partagés
La conseillère Lyette Michaud a partagé une interprétation du jugement de la CMQ semblable à celle de la mairesse, estimant que celle-ci est victime d’une campagne de salissage. Elle a déploré que ces actions «ont coûté cher à la Ville, ont causé des tensions. C’est un fiasco sur toute la ligne, de la part de la personne qui voulait "sauver la Ville".»
«J’ai une certaine désillusion par rapport au processus juridique», a pour sa part commenté la conseillère Virginie Dostie-Toupin, qui a l’impression que des éléments de preuve étaient absents.
La conseillère Julie Bourgoin a donné sa confiance au verdict livré par une «instance supérieure et qualifiée, qui ne mérite pas d’être questionnée». Elle s’est dit déçue qu’il n’y ait pas d’enquête sur le climat de travail. «Mais le plus important, c’est que le climat semble s’être amélioré pour nos équipes.»
Alexandrine Lamoureux-Salvas n’a pas voulu commenter le jugement. «Ma responsabilité est de concentrer mes énergies sur le service public», a-t-elle exprimé. Elle s’est engagée à continuer de travailler dans l’intérêt de la Ville et des citoyens «même si le contexte actuel peut rendre ce défi exigeant».