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Des anciens proches des Ducs se remémorent l’époque où ils fréquentaient le stade Paul-Pratt

le mercredi 13 septembre 2017
Modifié à 0 h 00 min le 13 septembre 2017

D’innombrables joueurs, entraîneurs, membres de l’organisation, journalistes et photographes ont fait leurs débuts au stade Paul-Pratt de Longueuil. À l’occasion du 60e anniversaire de l’équipe locale de la Ligue de baseball junior élite du Québec, Le Courrier du Sud en a retracé quelques-uns afin de connaître leur sentiment d’appartenance aux Ducs.

Feu Émile Butch Bouchard, alors nouvellement retraité des Canadiens de Montréal, a fondé et présidé les Ducs de Longueuil à leurs débuts dans le circuit, à la fin des années 1950. Son fils, le colosse Pierre Bouchard, n’avait alors qu’une dizaine d’années.

« Mon père était président des Royaux de Montréal à l’époque, le club école AAA des Dodgers de Brooklyn, creuse dans ses souvenirs l’ancien défenseur du CH. Des hommes, dont Pierre Hurtubise et Maurice Brissette, l’ont approché avec ce projet [d’équipe à Longueuil]. »
Selon ses dires, son père prenait l’équipe à cœur pour que ce soit un succès. Lors des premières années de compétition, Butch accommodait la Ville en défrayant les coûts du terrain au parc Paul-Pratt.
« Dans ce temps-là, ça devait lui coûter 3000$ ou 4000$ par année, se rappelle son fils. D’ailleurs, ma mère disait tout le temps que le manteau de vison qu’elle voulait pour l’hiver, SON manteau, était étendu au stade Paul-Pratt! »

Outre son implication financière, Émile Bouchard avait transporté à Longueuil tous les uniformes des Royaux, ainsi que les lumières du stade Delorimier.

« Ça, j’en ai eu connaissance. On habitait à la maison dans ce temps-là, se remémore Pierre Bouchard. Je pense que ça lui a donné l’idée de devenir échevin à Longueuil, avec des amis qui étaient plus sportifs. Ils avaient décidé de s’impliquer un peu plus. »

Le gagnant de cinq coupes Stanley se souvient d’avoir vu jouer Claude Potvin, qui a par la suite joint les 4 Chevaliers O’Keefe, l’ancien maire de Longueuil Claude Gladu, les frères Lamoureux ainsi que plusieurs autres.

Il se dit fier que les Ducs soient une des plus vieilles organisations de baseball au Québec et que l’équipe se porte toujours bien, tant d’années après que son père l’ait fondée.

Le point tournant

Le recruteur des Phillies de Philadelphie et une référence en termes de baseball au Québec, Alex Agostino, décrit son passage chez les Ducs comme un changement de voie dans sa carrière. Celui qui croyait se diriger vers un parcours dans le monde du hockey s’est laissé convaincre par son collègue Sylvain Saindon d’accepter le rôle d’entraîneur-adjoint de l’équipe de Longueuil, en 1987.

« Ç’a été le point tournant de ma carrière, raconte-t-il. Je travaillais aux 4 Glaces à ma sortie du junior majeur avec les Diplomates de Saint-Hubert lorsque Sylvain m’a appelé. »

Agostino a été l’entraîneur-adjoint durant les saisons 1987 et 1988, puis entraîneur-chef en 1990, avant de faire le saut chez Baseball Québec. Il a remporté le championnat de la ligue en 1988 avec les Ducs avant de s’incliner lors de la petite série mondiale contre Ste-Foy, au Stade Olympique.

Selon lui, les Ducs offrent une deuxième chance de percer aux jeunes qui n’ont pas encore fait écarquiller les yeux des recruteurs à la fin du secondaire.

« Ils font partie de la meilleure ligue amateur au Québec et permettent aux jeunes de continuer leur passion et leur développement jusqu’à 22 ans. »

Alex Agostino en est désormais à sa douzième année dans l’organisation des Phillies.

Là où tout a commencé

Parmi les joueurs qui ont marqué l’histoire de l’équipe figure le lanceur Daniel Brabant, qui a remporté le trophée Tip O’Neill, remis annuellement au joueur de baseball canadien ayant excellé dans ses accomplissements individuels et ayant contribué au succès de son équipe ? seul joueur amateur à l’avoir obtenu. Il a aussi fait partie des filiales des Indians de Cleveland.

« Dans mon temps, il n’y avait pas autant de programmes de baseball qu’il y en a de nos jours. C’était une grande fierté de faire partie des Ducs et ce l’est encore pour moi maintenant », mentionne le représentant du Canada et gagnant de la médaille d’or au Championnat mondial junior de baseball de 1991.

« Cette année-là, j’ai été nommé recrue de l’année de la ligue avec les Ducs, évoque Daniel Brabant. Ç’a été le début pour moi. C’est là que j’ai débloqué. »

Après avoir joué près de trois saisons avec les Ducs, le résident de Varennes a grimpé les rangs professionnels pendant cinq ans avant de mettre un terme à sa carrière. Il a ensuite entraîné les Ducs pendant deux saisons, en plus d’agir à titre de directeur-gérant au début des années 2000.

« C’est une fierté d’être passé par là, affirme Daniel Brabant. Le monde du baseball doit s’inspirer du portrait riche de cette équipe, où tout le monde y met du sien pour parvenir au succès de l’organisation. »

« Si je pouvais faire un retour pour aider d’une quelconque façon, je le ferais, avoue-t-il. C’est là que tout a commencé. »

NDLR: Malgré les recherches effectuées par le journal, la date du premier match des Ducs demeure introuvable.

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