Des arbres matures coupés pour faire place à des maisons de ville

CONSTRUCTION. Plusieurs citoyens de la rue King-Edward, dans l'arr. de Greenfield Park, souhaitent freiner un promoteur immobilier qui s'apprête à couper six arbres centenaires pour construire des maisons de ville.
Malgré une réglementation stricte qui ne permet pas l'abattage d'arbres dans n'importe quelles circonstances à Longueuil, la direction de l'urbanisme de la Ville a tout de même accordé un permis à l'entrepreneur pour l’abattage de plusieurs arbres matures et en bonne santé qui, selon les citoyens, «sont le refuge de plusieurs oiseaux, insectes et animaux et diminuent les effets engendrés par les îlots de chaleur».
Selon le règlement de la Ville, il est possible d'abattre un arbre lorsqu'il est mort; constitue une source de danger pour la santé ou la sécurité des citoyens; est susceptible de causer une nuisance; est infecté par une maladie ou un insecte; qu’il constitue un obstacle à la construction d'utilité publique ou d'infrastructure et qu’il n'existe pas de solution alternative; ou qu’il constitue un obstacle à l'utilisation ou à la réalisation d'une construction et qu’il n'existe pas de solution alternative.
Interpellée à ce sujet lors de la dernière séance du conseil municipal de Longueuil, la conseillère Colette Éthier a mentionné aux résidents de la rue King-Edward que l'entrepreneur a bel et bien eu l'autorisation de la Ville pour effectuer les travaux de construction, ce qui inclut l'abattage des arbres.
«Nous sommes toutefois en discussion avec lui afin d'évaluer différentes options permettant de conserver le maximum d'arbres sans compromettre la construction des bâtiments», a-t-elle expliqué.
Autres solutions
Mercredi dernier, des travaux avaient toutefois déjà été entrepris pour couper les arbres sur les terrains des 150 et 160, rue King-Edward. Une situation que le citoyen François Rivard et plusieurs de ses voisins trouvent aberrante puisqu'il existe selon eux d'autres solutions pour éviter de raser tous les arbres de ces deux terrains.
«Même après la publication d’un nouveau plan d'urbanisme pour assurer le développement durable à Longueuil, même après la coupe massive de frênes qui décime notre patrimoine arboricole, les élus municipaux ont autorisé qu’un promoteur immobilier conçoive ses plans sans considération pour les six chênes matures qui s’y trouvaient depuis plus d’un demi-siècle», déplore M. Rivard.
Contacté par Le Courrier du Sud, le promoteur de Vivesco Jonathan Bélisle a préféré ne pas faire de commentaire, ajoutant toutefois qu' «il avait déjà expliqué la situation aux citoyens et que tout a été fait selon les règlements de la Ville, avec l'obtention des permis nécessaires».
Modification du règlement?
Selon le cabinet de l'opposition, les six chênes, qui sont en bordure du trottoir, n'entrave pas le projet immobilier et demande que des changements soient apportés au règlement qui permet au prometteur «d'enlever tout arbre qui constitue un obstacle à l'utilisation ou à la réalisation d'une construction».
«Le fait que le promoteur pouvait demander un permis pour enlever les chênes vieux de 100 ans et que le permis a été accordé par l'administration de la Ville de Longueuil démontre qu'il y a un problème avec le règlement et qu’un changement est nécessaire au règlement avant que le même sort ne s’abatte sur d’autres quartiers de notre ville», a fait savoir le chef de l'opposition de la Ville de Longueuil et président de l'arrondissement de Greenfield Park, Robert Myles.
Six arbres seront plantés
La Ville de Longueuil a confirmé que six arbres à grand déploiement seront plantés sur le terrain par l'entrepreneur; une condition incluse dans le permis de construction accordé à Vivesco.
«Les arbres seront plantés à des endroits spécifiques sur le terrain pour favoriser leur croissance», a précisé le chef de services aux affaires publiques, Louis-Pascal Cyr.