Des artistes à l’œuvre dans deux bibliothèques de Longueuil… et ailleurs
L’art visuel est à l’honneur dans des bibliothèques de Longueuil, avec une résidence de création faisant place à la poésie et une exposition laissant libre cours à l’évasion.
Pour beaucoup d’obscurité, quelques éclats
Du 30 janvier au 3 février, l’artiste multidisciplinaire Myriam Tousignant sera en résidence de création à la bibliothèque Raymond-Lévesque. Elle y poursuit son travail en poésie visuelle afin d’enrichir le corpus de Pour beaucoup d’obscurité, quelques éclats, qui aborde le thème du deuil périnatal.
Son écriture prend forme grâce au collage et se révèle dans le cadre de cette résidence par le remixage d’extraits provenant de livres pigés dans la collection publique du Réseau des bibliothèques de Longueuil.
Myriam Tousignant (Photo: Gracieuseté - Éric St-PIerre)
L'objectif de cette intervention poétique «est d’ouvrir le dialogue sur le thème du deuil périnatal et de lui donner une visibilité par l’entremise du langage artistique, terreau pour l’empathie et le partage, décrit Productions Langues pendues, qui a proposé le programme Interventions poétiques dans lequel ce programme s’inscrit. Ultimement, l’artiste souhaite favoriser un rapport de proximité avec les usagers en échangeant sur le processus encouru lors de la composition de ses poèmes.»
(Photo gracieuseté)
Un fanzine réalisé par l’artiste sera distribué au cours de l’année par le biais de Bibliothèques Longueuil. Le programme Interventions poétiques vise la création ou la diffusion d’œuvres littéraires par le moyen d’un travail in situ, en interaction avec des citoyennes et citoyens.
Capturer l’instant
Jusqu’au 2 mars, Maude Tapin présente 31 œuvres de différents formats dans le cadre de l’exposition Capturer l’instant, à la bibliothèque Claude-Henri-Grignon.
(Photo: Gracieuseté)
L’artiste visuelle articule sa démarche autour de l'idée d'évasion et d'identité.
À partir de photographies donnant à voir des vues saisissantes, elle réinterprète ces images «afin de partager certaines perceptions pour ainsi amener le spectateur à voyager, réfléchir et se perdre dans sa propre pensée», évoque-t-elle.
Les œuvres à l’affiche dans cette exposition cherchent à traduire les émotions vécues au moment de leur création, afin «d’insuffler un peu de douceur».
Enseignante en arts au secondaire depuis 2011, Maude Tapin se consacre plus activement à sa propre pratique depuis 2019. Elle a complété une maîtrise en arts visuels et médiatiques puis un microprogramme en art-thérapie.
La dérive, à Saint-Bruno
(Photo: Eolienne, crédit: Chloé Beaulac)
À quelques kilomètres, la Longueuilloise Chloé Beaulac présente La dérive, jusqu’au 5 mars au Centre d’exposition du Vieux Presbytère de Saint-Bruno-de-Montarville.
«Ces tableaux sont des vitrines qui nous projettent dans des lieux, qui nous semblent à la fois familiers et éloignés», explique l’artiste, à propos d’images en noir et blanc qui évoquent le rêve.
Suivant les rives, les cours d’eau et les routes qui serpentent le littoral, deux personnages s’enfoncent dans une aventure imprévue. Dans cette exposition donnant à voir le Québec rural, elle puise dans ses souvenirs personnels et sa documentation «pour relater une vision intime d’un territoire mnémonique en transformation».
Les œuvres sont à la croisée de la photographie, de l’estampe, du dessin et de la peinture.
«Des traces photographiques marquées par l’empreinte du temps – par l’entremise de techniques de transfert d’image, d’ajout de papiers transparents superposés et de dessin point par point au pyrograveur sur une couche de gel médium en surface – donnent à cette série une apparence empreinte d’une profondeur sensible à la fois douce et scarifiée», décrit-on.