Des ateliers artistiques pour aborder le cancer avec les jeunes

ARTS. Seize adolescents de Longueuil ont participé au printemps 2016 à une expérience artistique unique. Alliant créations d’arts visuels et improvisations théâtrales, le projet Comme un coup de tonnerre a réuni des jeunes ayant un proche atteint du cancer.
La comédienne Monique Rioux, qui a étudié à l'École nationale de théâtre et fondé le célèbre théâtre pour enfants et adultes Les Deux mondes en 1973 – anciennement La Marmaille –, a toujours travaillé auprès des jeunes. Ce projet sur la santé dont elle est l’instigatrice lui tenait tout particulièrement à cœur.
Pour lui donner corps, la femme de théâtre a travaillé à partir de l'ouvrage Comme un coup de tonnerre, écrit par Claudie Stanké. L'auteure, en rémission du cancer, y raconte le quotidien d'une enfant dont la mère est touchée par la maladie.
«Quand le cancer arrive dans une famille, explique Monique Rioux, il y a les émotions du malade, mais il y a aussi celles des proches. Je voulais utiliser l'expression corporelle et les arts plastiques afin de faire ressortir tout cela.»
Ainsi, dans la salle Raymond-Lévesque du centre culturel Jacques-Ferron, durant cinq séances hebdomadaires de deux heures, les jeunes ont confectionné des objets en lien avec la maladie avant d'improviser des scènes inspirées du livre. Ils étaient encadrés de France Mercille pour le côté arts visuels et de Monique Rioux pour le côté théâtre.
«Il y a eu des moments forts, mais les ateliers sont restés très ludiques, précise Mme Rioux. Il fallait que cela reste un jeu pour les jeunes, malgré la gravité du sujet.»
Parrainés par le Dr Stéphane Groulx, de la clinique Pierre-Boucher, les jeunes ont bénéficié d'une séance d'information sur les différents traitements du cancer. Très touchée par le projet, l'auteure du livre Claudie Stanké est également venue les rencontrer et a dédicacé le livre qui avait été remis à chaque participant au premier atelier.
Un DVD d'une vingtaine de minutes a été réalisé par Suzane O'Neil et diffusé dans les trois bibliothèques de la Ville qui ont exposé le projet. Et alors que l'exposition sur ces ateliers prenait fin samedi dernier à la bibliothèque Georges-Dor, Monique Rioux annonçait que l'initiative pourrait faire l'objet d'un documentaire en 2018.
Le projet a été rendu possible grâce à l'entente de développement culturel entre la Ville de Longueuil et le ministère de la Culture et des Communications.