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Des «Bas-Canadiens» en spectacle au parc de la Cité

le lundi 11 juin 2018
Modifié à 9 h 49 min le 11 juin 2018
Par Rosalie Dion

rosalie.dion.30@gmail.com

Alaclair Ensemble à la Fête nationale

CÉLÉBRATIONS. Le collectif «post-rigodon bas-canadien» Alaclair Ensemble performeront le 24 juin au parc de la Cité de Saint-Hubert dans un Québec qui reflète «à sa propre échelle la mouvance globale du rap», selon Ogden Ridjanovic, un membre du groupe. «Alors que le hip-hop québécois est né dans les années 1980, il tarde encore, à ce jour, à rattraper la popularité du genre dans le reste de l’Amérique du Nord, constate l’artiste. Mais les festivals se sont mis à de plus en plus s’intéresser à ce style de musique, puisqu’il était en train de prendre de l’ampleur, surtout chez les jeunes.» Cet intérêt grandissant envers le genre musical a été une porte d’entrée pour le groupe, qui présente des spectacles depuis 2010. Composé de six artistes, le collectif bouillonne de projets et plusieurs des membres ont une carrière solo qui progresse en parallèle, dont Ogden qui travaille présentement sur un album et Claude Bégin qui monte sur plusieurs scènes de la province. «Quand il y a des enfants et des familles, qu’il y ait une personne ou un million, ça ne me dérange pas ! On va donner la même qualité de show, poursuit le rappeur. Ce qui est le fun avec des spectacles dans ce genre-là [de la Fête nationale], c’est qu’il y a du monde qui ne nous connaît pas; ça nous donne une opportunité de se faire découvrir. On peut donc présenter quelque chose qui n’est pas seulement pour les initiés», confie l’artiste au Courrier du Sud. Un style qui tarde à percer Ogden Ridjanovic déplore le manque criant de vitrine commerciale pour les artistes de rap et de hip-hop au Québec, manque qui ne s’exprime pas aux États-Unis, par exemple. Le processus créatif en demeure toutefois éclaté et témoigne d’une mise en commun artistique. «Composer la nouvelle musique d’Alaclair, ça se fait tout seul, parce qu’on est une gang. On y va au rythme de la motivation et des échéanciers qu’on se donne, poursuit-il. Jusqu’à tout récemment, le rap, c’était très niché; ça restait en dehors des radios et de la télévision commerciale. On est les seuls, au Québec, à ne pas avoir de station de radio hip-hop commerciale.» Si le changement de cap s’effectue lentement, mais sûrement, il en demeure que quelques personnes ne connaissent toujours pas le style. «Moi, l’image que j’aime utiliser, c’est qu’il y a du monde qui vient de réaliser que les sushis, ça existe, même si tout le monde sait c’est quoi. C’est un peu la même chose avec le rap.» Beaucoup de spectacles sont à venir pour le groupe et les artistes travaillent d’arrache-pied sur leur prochain album. «Ça va être un gros automne!» conclu l’artiste, reconnu sous le pseudonyme de Robert Nelson, qui était le président de la République libre du Bas-Canada. La formation offrira un spectacle au parc de la Cité de Saint-Hubert en guise de conclusion des festivités de la Fête nationale, pour faire suite aux performances d’Émile Bilodeau et de Patrice Michaud et Les Majestiques.