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Des citoyens mécontents des bruyants travaux nocturnes

le mardi 29 mars 2016
Modifié à 0 h 00 min le 29 mars 2016

NUISANCE. Plusieurs citoyens résidant à proximité de l'aéroport de Saint-Hubert ont eu le sommeil troublé dans la nuit du 14 mars, et avec raison: le transporteur aérien Pascan a effectué des travaux nocturnes particulièrement bruyants, troublant la quiétude du voisinage.

L'entreprise a dû réparer d'urgence l'hélice d'un de ses appareils, ce qui a forcé les mécaniciens à faire tourner le moteur de l'avion durant plus de deux heures afin de le préparer à son décollage, tôt le matin.

«Autant que possible, les entreprises ne font pas de travaux bruyants durant la nuit. Mais lorsqu'elles sont mal prises, elles n'ont pas le choix», explique le directeur de Développement aéroport Saint-Hubert de Longueuil (DASH-L), Michel Beaudoin.

Aux dires de M. Beaudoin, qui a discuté avec des représentants de l'entreprise, Pascan était bien mal pris; le transporteur ne dispose pas d'avion de rechange, ce qui le force à exécuter des réparations, peu importe le moment.

«Lorsqu'on fait des travaux durant la nuit, on utilise ce qu'on appelle des mesures de contingentements, détaille le directeur général adjoint de Pascan, Robert Duquette. Par exemple, on essaie autant que possible que la couche nuageuse soit élevée et que la direction du vent soit favorable afin d'atténuer le bruit.»

M. Duquette ajoute qu'il est parfois inévitable que les travaux soient exécutés durant la nuit, puisque les appareils restaurés doivent être mis à l'épreuve avant de s'envoler.

Réglementation limitée

Malgré une réglementation régissant le bruit émanant de l'aéroport, les résidents ne sont pas à l'abri de tout dérangement nocturne. Plusieurs ont témoigné de leur mécontentement sur la page Facebook du Courrier du Sud, alors que le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) a reçu une plainte concernant le bruit.

Le règlement sur le bruit, adopté en 2009, interdit aux transporteurs de faire du bruit entre 23h et 7h pour ce qui est des décollages et des atterrissages, mais ne s'applique pas aux activités terrestres. Néanmoins, DASH-L ne dispose pas d'un contrôle absolu sur les actions à l'aéroport.

La réglementation visait notamment à limiter les moments où les vols d'entraînement sont pratiqués, activités fréquentes chez les transporteurs régionaux en raison du roulement de personnel plutôt élevé.

«On ne peut pas tout savoir ce qui se passe non plus. Si quelqu'un est en défaut, ce serait surprenant qu'il vienne se rapporter, estime Michel Beaudoin. Je suis certain que la règle pour les vols est respectée à 100%. Mais pour les travaux de maintenance ou de réparation, on n'est jamais avisé à l'avance.»

Du côté de Pascan, Robert Duquette affirme que la situation s'est beaucoup améliorée au cours des dix dernières années. «On reçoit beaucoup moins de plaintes qu'auparavant. L'aéroport est bien moins bruyant qu'il l'a déjà été. Chez Pascan, c'est un devoir qu'on s'est donné et ça fait partie de notre politique de développement durable.»

Selon Michel Beaudoin, de tels travaux d'urgence ne sont pas monnaie courante, le dernier cas remontant à mai 2015.