Boisé-Du Tremblay: des citoyens s’insurgent contre le bruit des hélicoptères
Les vols d’hélicoptère, plus nombreux au cœur de la belle saison, commencent à exaspérer Marie-Josée Parent. Résidente de longue date du secteur Boisé-Du Tremblay, elle a ainsi lancé une pétition contre le bruit émanant des vols touristiques vers Montréal proposés par Helicraft, qui sont très bas, et donc très bruyants, selon elle.
«C’est l’enfer!» témoigne la résidente, d’entrée de jeu.
«Depuis le mois d’avril, on les entend de plus en plus souvent, surtout vers l’heure du souper, poursuit-elle. Ils passent tellement bas que j’ai l’impression qu’ils veulent voir ce qu’il y a dans nos assiettes. Même à l’intérieur, je sais qu’ils arrivent parce que ça vibre.»
Sa pétition a amassé un peu plus d’une soixantaine de signatures et elle souhaite que des ajustements soient apportés pour réduire le bruit des hélicoptères.
«On ne les fera pas partir, c’est sûr, mais s’ils pouvaient voler plus haut, changer de secteur de temps à autre ou suivre les autoroutes plutôt que les quartiers résidentiels, on l’apprécierait.»
Conseiller municipal du district, Benoît L’Écuyer affirme quant à lui avoir reçu de nombreuses plaintes de la part des citoyens pour le bruit causé par les hélicoptères. Il est d’ailleurs intervenu à ce sujet lors de la séance du conseil de ville du 6 juillet, affirmant comme la citoyenne son désir que les vols se fassent plus haut ou sur un tracé différent.
«On les a tous vus, tous entendus, c’est insupportable, ajoute-t-il. C’est récurrent, depuis le début de l’été, du moment qu’il fait beau, on doit composer avec ce bruit. La fin de semaine, ça peut aller jusqu’à une vingtaine de vols aller-retour.»
(Photo : Le Courrier du Sud – Denis Germain)
Questions de sécurité
Rejoint par Le Courrier du Sud, l’école de pilotage d’hélicoptère Helicraft indique qu’il n’y a pas plus de vols touristiques que lors des années passées et que ce type de vol a un volume constant depuis environ 2006.
«C’est sûr que si l’on compare avec le volume de l’année passée, c’est différent, parce qu’on était fermé à cause de la pandémie. Mais en comparant avec les années précédentes, la fréquence n’est pas plus ou moins élevée», explique le président et directeur d’exploitation Jimmy Joubert.
Si la compagnie elle-même aimerait que la hauteur des vols soit plus élevée, elle indique toutefois que la tour de contrôle de l’Aéroport de Saint-Hubert exige une hauteur d’un maximum de 600 pieds, par mesure de sécurité.
«Les hélicoptères doivent rester sous le circuit des avions, souligne M. Joubert. Les avions volent autour de 1100 pieds dans les airs et nous on doit être 500 pieds au-dessous de ce circuit. Ce sont des consignes de Nav Canada et Transports Canada. On n’a aucun pouvoir à ce niveau et on suit les consignes pour éviter les collisions.»
Il précise par ailleurs que la piste pour les avions est orientée est-ouest. La tour de contrôle demande donc aux hélicoptères d’Helicraft de décoller en direction nord, où se trouve le quartier Boisé-Du Tremblay.
Marie-Josée Parent et ses voisins devront vraisemblablement vivre pour le moment avec le bruit des hélicoptères. Elle souhaite tout de même que sa requête forcera les parties prenantes à trouver des mesures de mitigation.