Des organismes mettent en scène la pénurie de logements locatifs pour mieux la dénoncer
C’est par le biais d’une performance théâtrale de la compagnie de création Temps publics que le Comité logement Rive-Sud et le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) ont illustré les besoins criants des ménages locataires du secteur, à la station de métro Longueuil – Université de Sherbrooke, le 23 avril. Ils demandent au gouvernement Legault d’investir dans un chantier de 50 000 logements sociaux sur 5 ans. La pénurie de logements se fait bel et bien sentir sur la Rive-Sud, avec des taux d’inoccupation de 1,3% à Longueuil, 0,9% à Châteauguay, 0,3% à Saint-Constant et 0,2% à Candiac. Cette situation a entraîné une augmentation du loyer moyen ces cinq dernières années, variant entre 10,9% à Châteauguay, et 52,09% à Candiac. «Lors du Recensement de 2016, 61 190 ménages locataires de la Montérégie dépensaient 30% de leur revenu pour le loyer. Avec un revenu médian de moins de 19 553$. Comment ces ménages peuvent-ils s’en sortir avec les loyers qui explosent en ce moment? interroge Caroline Vohl, porte-parole du Comité logement. pour ces mêmes municipalités, Le Comité logement Rive-Sud craint que la rareté des logements locatifs n’aggrave les problèmes des ménages déjà mal-logés, à plus forte raison en considérant les conséquences économiques de la crise sanitaire et de la spéculation immobilière. «Dans la dernière année, nous avons reçu deux à trois fois plus d’appels de ménages locataires qui font actuellement face à des situations de plus en plus complexes, qui sont harcelés, intimidés pour qu’ils quittent leur logement et qui vivent des hausses de loyers abusives», témoigne Mme Vohl. Selon Céline Magontier, organisatrice communautaire au FRAPRU, le marché privé ne répond pas aux besoins impérieux des 244 120 ménages locataires, dont 33 845 en Montérégie, et il aggrave la situation. «Alors que l’on assiste à une hausse vertigineuse des coûts des loyers partout au Québec, que les ménages locataires à faible et modeste revenu sont de plus en plus mal pris, chassés de leurs milieux de vie et que les cas de discrimination se démocratisent, le gouvernement Legault nie carrément la crise du logement», s’insurge-t-elle. Il faut 50 000 logements sociaux L’organisme rappelle que les investissements prévus dans le dernier budget Girard ne permettront de livrer que 5000 des 11 000 logements sociaux déjà programmés, plus une «maigre programmation» de 500 nouvelles unités au Québec. Les deux organismes jugent que le gouvernement Legault doit investir rapidement dans un grand chantier de 50 000 logements sociaux en 5 ans, dont 6 070 en Montérégie, incluant 1745 pour Longueuil et 200 pour Châteauguay. Les organismes demandent un meilleur contrôle des hausses de loyers sur le marché privé, ainsi qu’un renforcement des protections contre les évictions frauduleuses. (A.D.)