Chroniques
Opinion

Des repères qui tombent

le mardi 11 décembre 2018
Modifié à 6 h 03 min le 11 décembre 2018
Le sujet de cette chronique s’est imposé à la lumière de la destruction récente d’immeubles patrimoniaux. Je parle ici de la démolition des maisons Boileau à Chambly et Vézina à Saint-Denis-sur-Richelieu. Considérant la richesse patrimoniale que l’on retrouve en Montérégie, où se sont écrits de grands pans de notre histoire, cet enjeu prend toute son importance. Notre patrimoine bâti constitue autant de repères identitaires emblématiques. Ces événements sont une nouvelle occasion, et c’est triste à dire, de réfléchir à notre responsabilité collective face à ce patrimoine. Comment protéger, restaurer ou recycler un patrimoine bâti qui s’agrandit au fil des décennies? Car si les exemples cités au début de cet article concernent des maisons du XIX<@V>e<@$p> siècle, l’enseigne d’Archambault ou les vestiges de l’industrialisation participent aussi à notre mémoire identitaire. Et même si tout n’a pas la même valeur de conservation, je pense par exemple au Centre Véronneau, à Longueuil. Construit en 1962, il est de la première génération des centres commerciaux. Dessiné pour que tous les commerces y aient pignon sur rue, sa petite taille lui permettait de s’intégrer au tissu du quartier. Il est dans mes repères depuis toujours. Ce sont justement ces repères qui permettent de dessiner et de redessiner des villes dans lesquelles les citoyens trouvent un milieu de vie agréable, représentatif de leurs racines. C’est aussi un moyen de contrer l’étalement urbain et de favoriser le développement durable des communautés. Une politique nationale du patrimoine La préservation de ce patrimoine repose en grande partie sur des citoyens qui déploient bénévolement les énergies pour le conserver. Mais pour qu’ils réussissent, les municipalités doivent prendre la pleine mesure de leur responsabilité en cette matière. Quant au gouvernement du Québec, il doit diligemment adopter une politique du patrimoine et donner les outils aux municipalités pour intervenir. D’ici là, on peut regarder des initiatives inspirantes. Boucherville, avec les célébrations de son 350<@V>e<@$p> anniversaire, montre ce que peuvent accomplir citoyens et élus municipaux pour mettre le patrimoine en valeur. D’ailleurs, dès les années 1960, alors qu’on voulait faire passer la route 132 entre la rive du Saint-Laurent et la ville, des citoyens ont voulu conserver l’accès au fleuve et la municipalité en a pris acte. Merci à Louise Levac, de la Société historique du Marigot. Nancy Bélanger Directrice générale de Culture Montérégie