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Des vaccins contre le cancer pourraient voir le jour

le jeudi 28 avril 2016
Modifié à 0 h 00 min le 28 avril 2016
Par Annick Oligny

annick.oligny@tc.tc

AVANCÉE. Méthodes diagnostiques révolutionnaires et traitements novateurs sont à nos portes pour faire la lutte au cancer, mais l'argent n'est pas le seul frein à leur développement. Rencontré lors du dévoilement du Relais pour la vie de Longueuil, Dr Michel L. Tremblay explique que les problèmes technologiques sont aussi responsables du retard dans l’arrivée de ces méthodes révolutionnaires.

Est-il possible de cerner les marqueurs à la base du cancer, comme certaines protéines, et de permettre au système immunitaire de tuer la tumeur dès son apparition? Dr Michel L. Tremblay croit que oui et il considère que ce type de prévention serait un allié performant «au brocoli et aux fèves vertes».

Aussi, en prélevant les cellules d'un patient atteint de cancer et en les transformant en vaccin, il pourrait un jour être possible de permettre à notre organisme d’enrayer lui-même différentes formes de cancers.

«Plusieurs concepts sont en marche. Les chercheurs ont certaines idées folles et doivent maintenant convaincre des comités que ça vaut la peine d'y investir, soutient Dr Tremblay. S'ils ont une base scientifique à leur idée, on espère qu'ils seront subventionnés. Si c'est le cas, ils pourront tester leur hypothèse.»

L'argent recueilli par les différents moyens de financement pour la lutte contre le cancer – comme le Relais pour la vie – est distribué par la Société canadienne du cancer, qui choisit où l'investir.

«Si on a un projet qui a une chance d'arriver beaucoup plus rapidement à un diagnostic, et bien, c'est là que l'argent sera mis, explique le spécialiste en cancer. C'est décidé par des comités de pairs, mais aussi des comités de patients, qui ont leur mot à dire.»

Cerner la maladie plus rapidement

Déceler le cancer le plus rapidement possible est certainement bénéfique dans son enrayement.

Des recherches actuelles tentent de mettre en place des diagnostics de cancer par le sang. Un simple prélèvement pourrait permettre de déceler la maladie, de la même façon qu’on le fait actuellement pour un taux de cholestérol trop élevé, par exemple.

Dr Tremblay travaille présentement avec les universités McGill et de Montréal à l'élaboration d'un projet qui permettrait à un médecin de famille de prélever un peu de sang et de découvrir des molécules propres au cancer, à l’aide d’un petit appareil.

Révolutionner la prévention

La prévention demeure également au cœur de la lutte contre le cancer, soutient Dr Tremblay, même s’il admet que le cancer sera toujours présent.

«C'est une question de mutations génétiques. Toutes nos cellules se divisent, comme notre peau se régénère. Chaque fois que les cellules se divisent, la chance d'avoir des mutations existe. Donc, que tu manges très bien, que tu fasses de l'exercice ou que tu sois la personne parfaite, il y a toujours des chances d'avoir le cancer», explique le spécialiste.

Si le corps humain vit des mutations, les traitements contre le cancer aussi doivent s'adapter à cette réalité.

«Ça bouge beaucoup. C'est un peu comme une infection que tu tues avec un antibiotique et que se crée alors une résistance dans le corps, compare-t-il. C'est exactement le même phénomène pour le cancer; il faut trouver différents outils à utiliser en même temps pour tuer certains cancers et identifier le type de mutation pour utiliser le bon outil pour chacun.»