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Deux publicités commandées par la Ville jugées partisanes par une experte

le mardi 31 mai 2016
Modifié à 0 h 00 min le 31 mai 2016
Texte du Brossard Éclair

Deux publicités commandées par la Ville de Brossard font l'objet d'une plainte au ministère des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire (MAMOT) parce qu'elles sont jugées trop partisanes. Bien que légales, ces publicités seraient contraires à l'éthique, selon une experte.

Les deux publicités qui font l'objet d'une plainte ont été publiées dans le numéro du 25 mai du Brossard Éclair, aux pages 4 et 7 du journal. Le maire Leduc s'adresse à la population pour répondre à des critiques adressées à lui et aux membres de son parti depuis quelques semaines. «La Ville fait l'objet d'une campagne négative», déplore-t-il en entrevue.

La première publicité fait suite au départ du conseiller Claudio Benedetti. Comme nous le rapportions le 19 mai, M. Benedetti a quitté le caucus du maire en critiquant le style de gestion de la Ville. M. Leduc affirme que son ex-collègue a dû quitter parce qu'il avait fait de fausses représentations à son employeur, l'UQAM, mais M. Benedetti réplique que le maire était au courant de l'affaire depuis 2009.

«En aucun temps, M. Benedetti ne m'a informé des vrais motifs de son congédiement en 2009. Il a plutôt affirmé qu'il avait été congédié à la suite d'une dénonciation non fondée par des conseillers de l'opposition à son employeur», affirme M. Leduc dans sa publicité.

Dans la seconde publicité, le maire répond à six questions posées par le Journal de Montréal concernant le travail des conseillers membres du comité des priorités de la Ville.

Le reportage du Journal ne contenait pas de réponse du maire à ces questions. «Comme ces questions précises ne nous ont pas été transmises, j'en ai pris connaissance comme tout le monde dans le Journal», indique le maire dans la publicité.

Priorité Brossard paiera une partie

Ces publicités apparaissent avec le logo de la Ville de Brossard. En entrevue, le maire Leduc confirme qu'elles ont été commandées au nom de la Ville, mais il ajoute que celle contre M. Benedetti aurait dû être faite au nom de son parti politique. Il a demandé à ce que la facture soit transmise à Priorité Brossard.

Concernant la seconde publicité, il persiste et signe.

«Depuis quelques semaines, la Ville a fait l'objet d'une campagne négative qui affecte nos employés, et qui est préjudiciable pour Brossard. C'est la Ville, c'est les élus, c'est la direction, c'est tout le monde qui est affecté et la ville doit se défendre», affirme M. Leduc en entrevue.

Règlement de compte

Selon une experte en administration municipale et professeure à l'UQAM, Danielle Pilette, la publicité concernant M. Benedetti ressemble à un «règlement de compte».

«Il est assez difficile d’admettre qu’une ville dépense des deniers publics pour la publication d’un avis dans un journal aux fins essentiellement de dénigrer le comportement d’un conseiller municipal par rapport à un ancien employeur! Cette affaire ressemble à un règlement de comptes médiatisé par les soins du maire sous couvert de la Ville», a-t-elle affirmé au Brossard Éclair.

Selon Mme Pilette, la Ville aurait pu publier un avis expliquant les changements dans la composition du conseil municipal, mais les commentaires de Paul Leduc relèveraient d'une  «personnalisation de la Ville par le maire», affirme la professeure.

Le Brossard Éclair a demandé à M. Leduc de commenter ces affirmations de Mme Pilette. Il a refusé de commenter, le journal l'ayant informé qu'une plainte avait été déposée au MAMOT.