Diane Lamarre rejoint le camp d'Alexandre Cloutier

POLITIQUE. La députée de Taillon Diane Lamarre a annoncé ce matin en conférence de presse qu'elle se rangeait derrière Alexandre Cloutier dans la course à la chefferie du Parti québécois (PQ).
L'appui de la porte-parole du PQ en matière de santé est le 11e appui pour le député de Lac-Saint-Jean, qui figure jusqu'à maintenant comme le favori pour assurer la succession du chef démissionnaire Pierre Karl Péladeau.
«Il est énergique, démontre un bon leadership et possède un bon bagage, a signifié Mme Lamarre en entrevue au Courrier du Sud. C'est un gagnant naturel. Il est cohérent dans sa vision et jumelle bien jeunesse et expérience.»
Réflexion
L'ancienne présidente de l'Ordre des pharmaciens du Québec affirme avoir pris le temps de rencontrer les quatre candidats émanant du caucus péquiste, ajoutant qu'elle entretenait certaines affinités avec chacun d'entre eux.
«Martine Ouellet a de grandes compétences en environnement et en transport et elle l'a maintes fois prouvé par le passé; Jean-François Lisée est un fin stratège; Véronique Hivon est ambitieuse et propose un important ralliement», énumère la députée longueuilloise, optimiste que l'harmonie règnera au sein du parti après l'élection de son nouveau chef.
C'est toutefois l'expérience d'Alexandre Cloutier en matière de constitution qui a beaucoup contribué à faire pencher la balance du côté du Chicoutimien. Diane Lamarre considère que les huit chantiers sur l'indépendance «constituent l'équivalent du livre blanc de l'Écosse» en jetant les bases d'un pays souverain.
«Dès mon arrivée au Parti québécois en 2014, je désirais qu'il y ait une mise à niveau de ce qui avait été élaboré pour pouvoir fournir des réponses claires aux Québécois de ce à quoi ressemblerait un Québec souverain, relate-t-elle. Ça prend à la fois un projet motivant et mobilisant.»
Faire avancer ses idées
Un appui en amenant un autre, la députée a laissé entendre que M. Cloutier plaçait sa confiance en elle en matière de santé, sans toutefois lui promettre un poste quelconque dans un éventuel gouvernement péquiste. «Il n'y a pas d'engagement de cette nature-là qui se fait», assure-t-elle.
Mme Lamarre soutient que son choix est fondé de manière à faire «avancer certaines idées» qu'elle entretient pour le milieu de la santé, notamment une meilleure utilisation des différents professionnels, une meilleure gestion des coûts et des dépenses ainsi que l'amélioration des soins à domicile.
Piège référendaire
Alors la date cible d'un éventuel référendum est ramenée ad nauseam au moment de débattre de candidatures ou d'appuis éventuels au sein du Parti québécois (PQ), Diane Lamarre estime que le débat est décentré.
«Je crois que l'enjeu référendaire n'est pas celui qui est le plus déterminant, avoue-t-elle. On va toujours vouloir nous amener là-dessus. Il s'agit plutôt de débattre d'idées pour bâtir un Québec fort.»
Alexandre Cloutier prévoit dévoiler sa position sur un éventuel référendum au moins six mois avant les prochaines élections, qui devraient avoir lieu à l'automne 2018.
Croisée des chemins
L'idée de la souveraineté, article sur lequel reposent les fondements du PQ, entre dans une période charnière de son évolution. Après des échecs en 1980 et 1995, le mouvement indépendantiste semble avoir ralenti alors qu'un récent sondage suppose que seulement 13% des Québécois seraient favorables à l'idée d'un référendum durant un premier mandat péquiste.
«Tous les partis ont la responsabilité d'actualiser leur programme en fonction des besoins de la société», a-t-elle répondu lorsque questionnée à savoir si son parti en était à la croisée des chemins, tout en ajoutant que le contexte actuel est différent que lors des précédentes consultations populaires.
«Dans les grands investissements fédéraux, le Québec a été oublié depuis 20 ans; on n'a qu'à penser au chantier maritime de Lévis. Les gens doivent comprendre ces enjeux-là. Cependant, ce n'est pas une question d'être contre les autres, mais plutôt d'être pour les caractéristiques particulières que le Québec a, notamment en économie», estime-t-elle.