Dommages causés par un déneigeur : un Lambertois s’offusque du refus de la Ville de payer
Pierre Baillargeon déplore l’«attitude cavalière et inadmissible» du greffe de la Ville de Saint-Lambert, qui nie toute responsabilité lors d’un incident survenu en pleine nuit à la suite d’une tempête de neige et verglas au début décembre.
La vidéo le montre clairement : dans le paysage enneigé de la rue Stanley, un camion de déneigement accroche un fil qui traverse perpendiculairement la rue et qui ployait sous le poids de la neige. Les fils de télécommunication de trois propriétés, dont celle de Pierre Baillargeon, se déconnectent, un mât électrique est endommagé. Le conducteur du camion ralentit, avant de poursuivre son chemin.
Le lendemain, des pompiers, un policier et des employés d’Hydro-Québec se sont déplacés sur les lieux. Les compagnies de télécommunication ont rebranché leurs clients.
Un électricien mandaté par M. Baillargeon a réparé le mât électrique, qui a été brisé dans sa partie centrale. Malgré les dommages causés à l’installation électrique, les connexions électriques avaient résisté au choc.
Les réparations ont coûté près de 690$.
Hauteur des fils
Aux yeux de M. Baillargeon, la vidéo était une preuve suffisante pour que la Ville acquiesce à sa demande de réclamation. La Ville a vu les choses autrement.
Dans une lettre adressée au citoyen, elle évoque le Règlement sur les normes de charges et de dimensions applicables aux véhicules routiers et aux ensembles de véhicules routiers du Code de la sécurité routière, selon lequel «la dimension maximale en hauteur de tout véhicule routier ou de tout ensemble de véhicules routiers, chargement compris, est de 4,15 m».
Les camions de la Ville servant au ramassage de la neige mesurent 3,96 mètres, se défend-elle.
Selon la Ville, les fils traversant la rue Stanley n’avaient pas la hauteur conforme à la réglementation, en raison de la neige qui a fait baisser les fils.
Dans une réponse au Courrier du Sud, la Ville précise que contrairement aux fils d’Hydro-Québec conçus en acier tirés, ceux de télécommunications peuvent ployer. Elle ajoute qu’une tempête de neige est un «événement de force majeure» hors de son contrôle.
«Considérant l’imprévisibilité de cet évènement de force majeure, la nécessité d’intervenir qu’a la Ville afin d’assurer l’accessibilité des lieux […] ainsi que l’absence de faute de ses employés et de ses commettants, la responsabilité de la Ville ne pouvait être engagée», affirme Marily Bélanger, agente de communication.
Elle ne précise pas si l’employé en question a été rencontré, mais soutient que les employés de la voirie suivent annuellement plusieurs formations sur les mesures de sécurité à respecter.
«Pas à l’écoute de ses citoyens»
Pierre Baillargeon s’est adressé au Courrier du Sud pour dénoncer cette position, d’avis qu’il «n’est sans doute pas le seul vivre une telle convenue avec la Ville».
«La Ville n’est pas à l’écoute de ses citoyens», peste-t-il, qui rejette du revers de la main les arguments avancés par la Municipalité.
«Ce serait tout de même étrange que les installations de trois voisins, qui font affaire avec deux compagnies distinctes, soient inadéquates», soulève le propriétaire.
Un employé de Vidéotron, qui a reconnecté les fils sectionnés, a informé M. Baillargeon que la hauteur libre sous les câbles de l’entreprise est de 15 pieds (4,572 m).
Le citoyen plaide par ailleurs que le conducteur du camion a failli à son devoir en quittant les lieux sans constater les dommages causés et aviser les résidents concernés du potentiel danger.
L’électricien venu réparer le mât «a ajouté que si le fil d’alimentation électrique avait été sectionné ou déconnecté, la situation aurait pu être très grave, compte tenu de la présence de notre bonbonne au gaz propane, cette dernière étant installée selon les normes», explique M. Baillargeon dans une lettre adressée au greffe de Saint-Lambert.
La Ville dit n’avoir reçu aucune autre réclamation en lien avec cet incident en particulier.