Actualités

Dossier sur les services de garde: le meilleur est à Saint-Hubert

le mercredi 16 septembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 16 septembre 2015
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Avec un seul manquement noté à son dossier lors d'une inspection, la Garderie éducative Rubis Magic, dans l'arr. de Saint-Hubert, figure parmi les plus performantes de la Montérégie.

Bien que le service de garde n'ait été inspecté qu'une fois depuis son ouverture en janvier 2015, la performance est notable: 196 éléments ont été vérifiés lors de la visite de l'inspecteur, le 22 avril dernier.

Le seul manquement, considéré comme réglé un mois plus tard par l'inspecteur, concerne les consentements écrits à la vérification et à la communication des empêchements de tous les membres de son personnel. «Le document sur les antécédents judiciaires était là, mais dans un autre dossier», expose la propriétaire, Carmen Salem.

Œuvrant dans le milieu des garderies depuis 1992, Mme Salem est parfaitement au fait des règlements et des exigences des inspections, ayant aussi siégé au conseil d'administration de l'Association des garderies privées, puis au sein du ministère de la Famille. Une expérience qui lui sert évidemment au moment où ses établissements sont inspectés.

Hausser une tablette

Carmen Salem est néanmoins critique à l'égard du processus entourant ces inspections.

«Lorsqu'il y a manquement, ça se retrouve immédiatement sur le site du ministère de la Famille. Mais si on le corrige, ce n'est pas tout de suite indiqué sur le site. Donc, si le parent remarque un manquement par rapport à la sécurité, il peut s'inquiéter, mais ça ne donne pas une bonne perception», juge-t-elle, suggérant qu'un délai devrait être accordé aux services de garde avant de publier l'information sur le web.

Mme Salem donne l'exemple d'un manquement noté lors de l'inspection de la Garderie Petit rubis, dans l’arr. de Greenfield Park, établissement qu'elle a acquis en 2006. Les produits d'entretien se trouvaient dans un espace de rangement verrouillé, comme l'exige le règlement, mais qui se trouvait à un mètre plutôt qu'un mètre et demi du sol. «Je l'ai tout de suite corrigé; j'ai haussé la tablette!»

À l'opposé, elle se désole du manque d'inspections dans certaines circonstances. «Des fois, je vois des choses dans le milieu et je suis en colère. Je me dis: mais où sont les inspecteurs dans ces cas-là? Des parents qui me disent que des garderies servaient du yogourt périmé aux enfants, ça n'a aucun sens!»

Peu de place à la nuance

Du côté du Regroupement des CPE de la Montérégie (RCPEM), les quelques éléments plus critiques à l'égard des inspections abondent dans le même sens. La façon dont sont inscrits les manquements sur le site du ministère de la Famille, par article de règlement, laisse peu de place à la nuance, croit le Regroupement.

«Que ce soit un petit morceau d'un meuble ou une porte qui est arraché, ce sera inscrit de la même façon. Quand un parent ou un journaliste regarde ça, ça laisse planer un doute sur la sécurité», évoque la responsable des communications du RCPEM, Brigitte Lépine.

Elle donne l'exemple véridique d'un CPE qui s'est vu attribué un manquement parce qu'au moment où l'inspecteur est passé, le plancher était sale. «Dans ce cas, les enfants venaient de rentrer de la cour. Ils allaient se laver les mains. Alors c'est normal qu'il y ait quelques trucs et du sable par terre.»

Si les inspections évaluent tout ce qui a trait à la sécurité, la propreté et la gestion de documents d'un service de garde, elles ne se penchent pas sur «la qualité du service de garde, la qualité de la relation avec les enfants, la chaleur humaine ni même l'application du programme pédagogique, fait remarquer Mme Lépine. Ce qui est tout aussi important.»

Néanmoins, le Regroupement se dit tout à fait en accord avec le principe des inspections – «une pratique nécessaire» – et la publication des résultats sur le web.