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Drainville interpelle le ministre Blais: «On est ''parlables''»

le mercredi 10 février 2016
Modifié à 0 h 00 min le 10 février 2016

COMMUNAUTAIRE. À quelques jours de la rentrée parlementaire à Québec, le 9 février, le directeur général de la Corporation de développement communautaire (CDC), Martin Boire, et le député de Marie-Victorin Bernard Drainville ont interpellé le nouveau ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale François Blais afin qu'il intervienne au plus vite pour sauver quelque 16 projets communautaires en péril.

«On est prêt à laisser la chance au coureur, a affirmé Bernard Drainville lors d'un point de presse, le 5 février. Mais il a une belle occasion de faire la preuve que la lutte à la pauvreté et les initiatives pour l'inclusion sociale lui tiennent à cœur en tant que ministre de la Solidarité sociale. Si c'est le cas, et bien qu'il nous aide à sauver ces projets-là.»

Les 16 projets étaient entre autres financés par le Fonds québécois d'initiatives sociales jusqu'au 31 décembre dernier, moment où l'aide financière gouvernementale a échu.

Ces initiatives communautaires rejoignent directement et indirectement quelque 10 000 citoyens, en plus d'employer 26 intervenants, tous sans salaire depuis la fin décembre.

Pour le moment, aucune perspective de financement n'est envisagée avant le printemps 2017, quand le gouvernement dévoilera un nouveau plan d'action gouvernemental pour la solidarité et l'inclusion sociale.

«Si on prend la logique de comptable du gouvernement libéral, ça fait 26 personnes qui viennent en aide à 10 000; c'est un <@Ri>cristie<@$p> de bon investissement économique et social! C'est difficile d'imaginer un meilleur rendement, a plaidé le député de Marie-Victorin. Ça ne coûterait pas une fortune. On veut en sauver 16, mais on est ''parlables'', mettons»

Sourde oreille

Le cabinet de l'ancien ministre Sam Hamad s'était pourtant engagé dans les dernières semaines à aider la CDC à trouver de nouvelles sources de financement pour les projets.

«C'est un cri du cœur, un cri de désespoir. On a parlé avec le cabinet de M. Hamad [maintenant président du Conseil du Trésor], je l'ai interpellé sur le parquet de l'Assemblée nationale. J'ose croire qu'il était sincère quand il disait ''Je vais te revenir, on va essayer de trouver de l'argent''. Mais sincèrement, ça n'a rien donné», a déploré Bernard Drainville.

En attendant, plusieurs projets ont dû cesser leurs activités en raison du manque de financement. Jardins communautaires, cours de cuisine, aide au logement; Martin Boire estime à 2,6 M$ le montant nécessaire afin que la totalité des projets puisse fonctionner à 100%.

«Il y a en a qui sont déjà terminés. D'autres, comme la Corderie de l'Agglomération de Longueuil, ont du financement pour continuer deux mois, et d'autres, dont Cultiver nos savoirs, ont du financement pour durer jusqu'à cet été», a-t-il révélé.