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Eau du dépôt à neige dans le boisé Du Tremblay: des échantillons ont été pris par la Ville de Longueuil

le jeudi 15 avril 2021
Modifié à 13 h 22 min le 16 avril 2021
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Aussitôt avisée vendredi dernier que de l’eau blanchâtre provenant du dépôt de neiges usées se déversait dans un ruisseau du boisé Du Tremblay, la Ville de Longueuil a dépêché des responsables sur place afin de prendre des échantillons. La Ville, qui dit prendre «la situation au sérieux», informe que les résultats de ces échantillons ont été partagés avec le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC), également interpellé dans le dossier. «D’ailleurs, le MELCC est allé sur le terrain pour prendre ses propres échantillons. La Ville l’a accompagné dans sa visite afin d’offrir sa collaboration», affirme l’administration municipale. La Ville rappelle aussi qu’elle détient le certificat d’autorisation émis par le MELCC l’autorisant à exploiter le dépôt à neige du chemin du Tremblay «et rencontre tous les critères à cet effet». En vertu de ce certificat, la Ville doit effectuer périodiquement des échantillons. «La Ville continue de suivre la situation de près, en collaboration avec le MELCC», assure-t-elle. [caption id="attachment_111069" align="alignright" width="431"] Patrick R. Bourgeois.[/caption] Les citoyens Patrick R. Bourgeois et Tommy Montpetit, connus pour leur combat afin de préserver les habitats de la rainette faux-grillon, ont publié ces derniers jours sur Facebook des vidéos dénonçant la présence d’une eau «blanchâtre, verdâtre et brouteuse» dans un ruisseau névralgique du boisé Du Tremblay, un refuge faunique. M. Bourgeois fait par ailleurs la démonstration que cette eau provient du dépôt à neige situé en bordure du boisé. Les deux citoyens s’inquiètent de l’impact de cette «pollution» sur la rainette faux-grillon – une espèce menacée – ainsi que sur les espèces de poissons et l’ensemble de la faune et des milieux humides du boisé. Ils ont rapporté ne voir aucune trace d’animal dans le secteur affecté du ruisseau et ne pas entendre le chant de la rainette, pourtant bien audible habituellement à ce temps de l’année. Environnement et changement climatique Canada soutient qu’il n’est pas appelé à intervenir dans le dossier puisque l’habitat de la rainette faux-grillon n’est pas automatiquement protégé par la Loi sur les espèces en péril sur les terres non fédérales, à moins d’un décret de protection. On confirme néanmoins que «les sels de voirie peuvent contaminer les systèmes aquatiques, dont les milieux utilisés par les amphibiens pour se reproduire», mentionne la porte-parole Samantha Bayard. L’exposition à ce type de contaminants peut «diminuer l'activité, la croissance et le développement des larves d'amphibiens et augmenter leur mortalité» ce qui peut réduire le recrutement régional et augmenter le risque d'extinctions locales. Le Journal attend un retour du MELCC. Le site de dépôt à neige. Devant, le bassin de décantation.