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École Lucille-Teasdale : un agrandissement qui choque des citoyens

le jeudi 02 mai 2024
Modifié à 13 h 19 min le 03 mai 2024
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Un aperçu de l’agrandissement de l’école Lucille-Teasdale et des maisons à proximité. (Photo: Gracieuseté)

Des résidents des alentours de l’école Lucille-Teasdale à Brossard s’inquiètent de l’agrandissement à venir de l’établissement scolaire, qui prendra forme à proximité de leur terrain.

Lorsque le 1er avril, le Centre de services scolaire Marie-Victorin (CSSMV) a avisé des résidents voisins de l’école secondaire du chantier qui débutera dans quelques semaines, Sylvie Lavigueur y a vu un «méchant poisson d’avril».

Elle est l’une des quatre propriétaires habitant sur croissant Rousseau et boul. Pelletier qui se sont présentés à la séance du conseil municipal de Brossard du 16 avril, avec en main une pétition regroupant les signatures de 16 résidents aux prises avec la même situation. 

L’agrandissement prévoit entre autres l’ajout de 11 salles de classe et permettra d’accueillir 435 élèves supplémentaires. Il s’effectuera du côté gauche de la façade actuelle, en lieu et place d’un actuel espace vert, que voient les résidents du croissant Rousseau depuis leur cour. «Là, c’est le soleil, la lumière. Après, ce sera des fenêtres de classes, qui pointeront vers nous, dit-elle au Courrier du Sud. On va être à 30 pieds de l’école.»

Affirmant ne pas s’opposer à l’agrandissement de l’école en soi, Mme Lavigueur croit que d’autres endroits sur le site auraient pu accueillir ce prolongement. «Il y a le parc Sorbonne derrière l’école, ça aurait pu être adossé au boisé», suggère-t-elle. Elle avance également le scénario d’un deuxième étage sur le bâtiment existant. 

Aussi, elle aurait aimé que les citoyens vivant aux alentours soient consultés. «Là, c’est le fait accompli. On a fait des démarches, on a brassé beaucoup de choses, mais il y a peu d’avancement.»

Une rencontre a eu lieu avec des représentants du CSSMV, mais Mme Lavigueur en sort peu satisfaite. 
À la séance du conseil, un propriétaire a dit aussi craindre l’impact des travaux sur sa résidence. 

Le CSS Marie-Victorin a demandé aux propriétaires limitrophes de prendre des photos de leur fondation, de sorte qu’ils soient protégés advenant que le chantier ne cause des vibrations suffisamment fortes pour endommager leur demeure. 

«J’ai dépensé pas mal d’argent pour refaire la fondation, plus de 100 000$ et là, avec ce qu’ils vont faire, [il pourrait y avoir des dommages]», a-t-il exprimé.

Un autre résident a ajouté s’inquiéter pour le trafic que pourrait causer l’ajout d’autobus. 

Nombreux facteurs

En plus des 11 salles de classe, l’extension de l’école permettra l’aménagement de 2 studios de performance, d’une zone dédiée aux présentations artistiques, ainsi que de 4 laboratoires.

La piscine sera rénovée et transformée en un plateau sportif polyvalent. À l’extérieur s’ajouteront une salle de classe en plein air et une zone d’entraînement sportif.

L’emplacement choisi «a été sélectionné après une analyse approfondie des besoins de l'école, des contraintes spatiales et des infrastructures existantes», informe Pierre-Luc Déry, conseiller en communication du CSSMV.

La fonctionnalité de l’école, la disponibilité des terrains, la fluidité de la circulation, la préservation du parc et de la zone boisée ont été pris en considération. Le projet d’agrandissement doit aussi se conformer aux exigences du gouvernement du Québec.

Quant à la possibilité d’un agrandissement en hauteur, «la structure du bâtiment existant n’a pas été conçue pour recevoir un étage supplémentaire», justifie M. Déry. 

Il assure que des mesures d'atténuation «pour favoriser la communication et la cohabitation entre l'école et les résidents» sont mises en place avec l’entrepreneur, afin de garantir la sécurité des élèves et des résidents, réduire les nuisances du chantier et gérer le trafic.

«Après la construction de l’agrandissement, de nombreux arbres seront plantés afin de créer une zone tampon entre l’école et le voisinage», avance-t-il. 

Demande conforme

Aux citoyens venus à la séance du conseil, la mairesse Doreen Assaad a expliqué que lorsqu’un propriétaire – dans ce cas, le CSSMV –  dépose un projet, la Ville se doit de l’accepter s’il est conforme à la réglementation, ce qui était le cas du projet d’agrandissement.

«Ce n’est pas le premier agrandissement d’école qu’on voit. La Ville est en croissance, des agrandissements, ça se fait. Le but est de le faire en causant le moins de nuisances», a-t-elle soutenu.

Mme Assaad ainsi qu’un membre du service de l’urbanisme de la Ville ont tout de même rencontré des citoyens quelques jours après la séance.

Le directeur général Guy Benedetti a assuré aux citoyens que la prise de photos des fondations est une «pratique courante, pour vous protéger». En cas de bris, des correctifs peuvent être apportés.