Écoles secondaires privées : une popularité qui force les établissements à s’adapter

Le collège Notre-Dame-de-Lourdes a adapté son processus d’inscription alors que les places se sont comblées de plus en plus rapidement au cours des dernières années. (Photo : Gracieuseté)
Les écoles secondaires privées de la région ont la cote. Alors que les demandes d’admission dans ces établissements ont connu une hausse importante au cours des dernières années, les défis sont également plus nombreux : davantage de refus, adaptation du processus d’inscription et admission dès la cinquième année.
Il y a quelques années, au collège Notre-Dame-de-Lourdes à Longueuil, le processus pour combler les places pouvait prendre quelques mois. L’an dernier, elles étaient toutes prises en quelques minutes.
«Ç’a été l’enfer pour les parents et pour les membres de l’équipe, relate le directeur général de l’école Guillaume-Olivier Choquette. En l’espace de 10 minutes, certains parents ont rempli le formulaire, l’ont envoyé, mais c’était déjà complet. On les rappelait pour s’excuser et leur dire qu’ils étaient sur la liste d’attente, mais on ne veut plus revivre ça!»
Le Collège a ainsi changé son processus d’admission cette année, mais sa situation n’est pas exceptionnelle dans la région.
Au collège Durocher à Saint-Lambert, les demandes ont bondi d’environ 17% depuis 2020. Au collège Charles-Lemoyne, elles ont doublé depuis cinq ans.
Les établissements expliquent entre autres ce phénomène par une hausse démographique de ce groupe d’âge dans la région et, dans une moindre mesure, un effet de la pandémie, «où certains parents ont peut-être été un peu déçus des services dans le public», évoque l’un d’entre eux.
Nouvelle réalité
Résultat : les écoles doivent s’adapter.
Si à Notre-Dame-de-Lourdes, le processus favorise maintenant une période d’inscription, suivi d’un tirage, dans plus d’un établissement, les élèves s’inscrivent dès la cinquième année du primaire.
Au collège Charles-Lemoyne, une étude de marché avait été réalisée et l’institution anticipait ainsi une augmentation des demandes. Elle avait ainsi pu faire des agrandissements et ajouté des groupes, comme l’espace était disponible.
Cela ne les a toutefois pas empêchés de devoir refuser davantage de demandes; une réalité partagée par plusieurs des écoles.
Parents déçus
«Les listes d’attente sont plus longues, on doit refuser plus de demandes parce qu’on est déjà au maximum de notre capacité et on ne peut pas augmenter le nombre de places», explique la conseillère aux communications du collège Durocher, Caroline Fournier.
Cette dernière, tout comme M. Choquette, a indiqué que d’éventuels travaux ou agrandissements dans leur école viseraient surtout à ajouter des services aux élèves actuels.
Les écoles privées de la région se disent tout de même heureuses de l’intérêt grandissant pour leur établissement, bien qu’elles admettent que les refus viennent avec de plus grandes déceptions.
«On a toujours voulu être une école très humaine, alors on a surtout des craintes de créer davantage de situations où des familles vont être déçues», souligne David Bowles, directeur général de Charles-Lemoyne.
Comment ça va au public?
L’augmentation des demandes d’admission est également une réalité au public. Le Centre de services scolaire Marie-Victorin connaît d’ailleurs un essor sans précédent. Le nombre d’élèves inscrits au secondaire a augmenté de près de 2200 entre les années 2018-2019 et 2022-2023.
Une vingtaine de projets à diverses étapes de réalisation sont en cours afin d’offrir un nombre de places suffisant.
«Toutefois, dans l’attente de la réalisation de ces projets, l’installation de classes modulaires permet de limiter des déplacements d’élèves et, conséquemment, de garder le plus d’élèves possible dans leur quartier», indique le CSS.
La Commission scolaire Riverside évoque aussi une augmentation des demandes d’admission d’environ 120 élèves cette année.
Sa directrice générale Lucie Roy souligne cependant que si «certains niveaux sont assez complets, nous n’avons refusé aucun élève domicilié dans la zone de fréquentation de leur école par manque de place».