Eddy Savoie doit rendre l'argent dû à ses employés, clame la FIQ

MANIFESTATION. La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) somme le propriétaire du Groupe Savoie, Eddy Savoie, à verser 120 000$ aux 80 infirmières et infirmières auxiliaires du CHSLD Saint-Lambert-sur-le-Golf. Ce montant est dû à ces employés en vertu de la convention collective, selon la FIQ.
Une manifestation s'est tenue devant l'établissement le 2 juillet en avant-midi pour dénoncer ce que la présidente de la FIQ, Régine Laurent, considère comme un «vol».
La convention collective signée en mars prévoyait deux versements rétroactifs afin d'accorder une prime à laquelle avaient droit les 80 professionnels en soins de la santé. Depuis, M. Savoie aurait «décidé de récupérer cet argent. La même chose est arrivée à Sherbrooke. On s'est battu et les employés ont gagné. Ce modus operandi de M. Savoie est inacceptable», a dénoncé Mme Laurent.
De plus, M. Savoie exigerait de certains employés que certaines sommes soient remboursées. «Il signe quelque chose et ensuite il décide que ce n'est plus ça. Il trouve toutes sortes de stratagèmes pour récupérer de l'argent, accuse-t-elle. On comprend pourquoi il vaut plus de 1,5 G$, mais ce ne sera pas sur le dos des employés de Saint-Lambert-sur-le-Golf.»
Craintes de représailles
Bien que des griefs aient été déposés, la FIQ tenait à rendre publique la situation. La manifestation regroupait une quarantaine d'employés d'autres établissements de santé de la région, mais pas ceux directement concernés par le conflit, qui n'osent pas manifester par peur de représailles, avance Mme Laurent.
Elle soutient que les employés qui ont fait ces revendications par le passé seraient particulièrement surveillés, ce qui crée un climat de stress dans l'établissement. «Les employées qui ont exprimé un droit vont tout à coup se faire suivre, se faire dire qu'elles sont incompétentes. Ce genre de stratagème, elles ont vécu ça.»
La responsabilité du gouvernement
Puisque le CHSLD Saint-Lambert-sur-le-Golf est un partenariat public-privé (PPP), la FIQ demande au gouvernement d'intervenir dans ce dossier. Les manifestants se sont d'ailleurs réunis en après-midi devant le bureau de la députée de Laporte, Nicole Ménard.
«Le gouvernement a une responsabilité! tonne Mme Laurent. Il doit nous dire s'il est d'accord avec ce vol ou s'il va intervenir pour que justice soit rendue.»
«C'est le 1er PPP, renchérit-elle. Imaginez si le gouvernement laisse faire ça. Pendant des années, on a décrié, au plsn de la finance, les bandits à cravates, mais là, est ce qu'il y aura les bandits à PPP? Ça n'a aucun bon sens!»
Aucune rencontre possible
Selon un échange de courriels, entre les ressources humaines du Groupe Savoie et un conseiller syndical de la FIQ, fourni par le Groupe Savoie, il n'aurait pas été possible pour l'employeur de fixer une rencontre avec le syndicat à la suite du dépôt des griefs.
«Avant de prétendre que le Groupe Savoie ne respecte pas la convention collective, il faudrait d’abord que vous utilisiez les moyens prévus dans cette même convention. Les procédures de grief et d’arbitrage sont là pour régler des mésententes et s’assurer qu’un arbitre décide, conformément à la convention, de l’issue», peut-on lire dans un courriel adressé au conseiller syndical.
De plus, il est indiqué que le Groupe Savoie a bel et bien reçu les griefs concernant six employés visés par le remboursement de sommes perçues en trop et les 63 griefs concernant le deuxième versement d'un boni. «Nous devons préciser que nous ne comprenons pas en quoi l’employeur est fautif.»