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Elle défie les conventions et expose sa pilosité sur les réseaux sociaux

le mercredi 29 janvier 2020
Modifié à 14 h 30 min le 28 janvier 2020
Par Vanessa Picotte

vpicotte@gravitemedia.com

Avec sa série de clichés intitulée Lavande, Esther Calixte-Béa défie les standards de beauté «imposés par la société». L’artiste-peintre et étudiante a longtemps caché sa poitrine en raison de sa pilosité. La jeune femme de Brossard rasait ou épilait ses poils puisque «nous avons été programmés pour penser qu’une femme avec du poil, ce n’est pas beau». Récemment, alors qu’elle en avait assez d’avoir honte de son corps, la jeune femme a publié sur Instagram une série de photographies qui met en valeur la pilosité de son décolleté. «À 11 ans, j’ai commencé à avoir des poils sur la poitrine, raconte-t-elle. Je les cachais toujours et je sentais que ça devenait une prison pour moi. Je commençais à ne pas m’aimer et j’étais tannée d’être toujours cachée.» Féminité et pilosité Esther souhaitait ouvrir la discussion sur la pilosité et la féminité. Un sujet toujours très tabou aux dires de celle qui arbore maintenant sa pilosité avec fierté. «Cette acception m’a permis de me libérer en tant que personne et d’être moi-même, se souvient-t-elle. Depuis notre jeune âge, nous sommes programmés à croire qu’il ne faut pas avoir de poils.» Elle estime d’ailleurs que de nombreuses femmes sont agacées par cette obligation de se raser. «On sait très bien que le poil pousse naturellement, mais nous sommes vraiment influencés par la société à croire que c’est mauvais. Pour les femmes qui sont très poilues, c’est encore plus difficile car ça pousse vraiment rapidement.» Inspirante Depuis la mise en place du projet Lavande, la jeune femme ne publie que des photos mettant en valeur sa pilosité sur son compte Instagram. Avec les réseaux sociaux, elle a rejoint un bon nombre de femmes qui sont également accablées par leur pilosité. «J’ai reçu des témoignages de femmes à travers le monde, raconte-t-elle. Pour elles, c’était vraiment une inspiration car elles n’avaient jamais vu une femme être capable de montrer ses poils.» L’artiste-peintre se fait également un devoir de promouvoir la pilosité à travers son art. «Je peins des femmes noires avec du poil. C’est vraiment important de promouvoir la pilosité à travers mon art pour que nous puissions en parler davantage. Il faut que cette réalité soit exposée dans les galeries d’art», conclut-elle.

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