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Encore trop de chats errants vagabondent dans les rues de Longueuil

le mardi 21 avril 2015
Modifié à 0 h 00 min le 21 avril 2015

REFUGE. Des 4800 animaux qui ont été hébergés aux Services animaliers de la Rive-Sud (SARS) en 2014, la moitié était des chats errants. Et de ces 2400 chats errants, seulement 3%, soit 65 félins, ont été réclamés par leur propriétaire, et ce, fort majoritairement dans les cinq premiers jours de leur séjour.

Visiblement, le portrait local que dressent les SARS reflète les récentes statistiques de l'étude de l'Association des médecins vétérinaires du Québec, qui fait état des 360 000 chats qui se retrouvent dans les cours, rues et ruelles du Québec. Cette donnée inclut les chats que les propriétaires laissent volontairement aller dehors.

Est considéré comme un chat errant celui qui n'a aucune identification. «Le plus dommage, c'est qu'il n'y a donc aucune façon de trouver le propriétaire, autrement que de l'afficher sur nos médias», relate le directeur des soins cliniques des SARS, Dr Vincent Paradis.

Un chat errant qui est amené au refuge sera vacciné et soigné en cas de blessures ou maladies, comme tout autre animal.

Jusqu'à 40 chats par jour

Été comme hiver, le refuge ne refuse aucun animal. C'est cependant durant la période estivale que le nombre de chats amenés sur le perron des SARS est le plus important: jusqu'à une quarantaine par jour. Inévitablement, le refuge doit recourir à l'euthanasie pour certains de ces félins.

«Quarante par jour, ça fait 280 chats dans une semaine, en plus de ceux qui sont déjà là. Il faut les nourrir, les abreuver, les soigner, nettoyer les cages. Si j'avais 280 adoptants, il n'y aurait pas de problème, mais quand l'adoption et les groupes de transferts sont saturés…», laisse entendre Dr Paradis, précisant que la quasi-totalité des refuges n'ont d'autres choix que de recourir à l'euthanasie.

Néanmoins, les SARS, en place depuis trois ans et qui couvrent les territoires de Longueuil, Boucherville et Saint-Bruno-de-Montarville, peuvent se réjouir d'avoir trouvé une nouvelle famille à 1300 animaux. «En 2014, nous avons augmenté de 153% notre nombre d’animaux adoptés par rapport à 2013.»

De nombreux animaux ont aussi été transférés dans des groupes de sauvetage.

Identifier, stériliser et se responsabiliser

La clé pour freiner la prolifération des chats errants est simple, insiste Dr Vincent Paradis: tout chat doit être identifié et stérilisé.

«Le chat est une très bonne machine à reproduction. Le fait que les propriétaires ne stérilisent pas leur chat est alors un gros problème, avance-t-il. Un chat non stérilisé ne devrait jamais aller dehors parce qu'il va engendrer des chatons qui n'iront jamais dans une belle famille. La stérilisation diminue de plus les risques de fugues, d’errance et de plusieurs comportements jugés nuisibles chez les chats.»

Quant à l'identification des félins, la majorité des villes comptent un règlement municipal obligeant les propriétaires à identifier leur animal avec une médaille de la Ville et parfois même une micro-puce permettant de le retracer rapidement.

Ainsi, tous les chats en adoption au Services animaliers de la Rive-Sud sont stérilisés et possèdent une micro-puce. Un petit tatouage offre également une preuve d'identification supplémentaire.

Au-delà de ces mesures, il est aussi question de la responsabilité individuelle du propriétaire. Un travail de sensibilisation doit encore s'opérer à ce chapitre, selon Dr Paradis.

«Parfois, il y a une dissonance chez les gens: l'animal est presque un enfant, c'est la plus belle chose de leur vie. Mais quand vient le temps de mettre une micro-puce qui vaut 35$ ou une stérilisation à 150$, il redevient juste un animal…»