Enfant ébouillanté : Stéphanie Borel plaide coupable

Borel dit qu’elle ne savait pas qu’il s’agissait d’un enfant. (Photo : Le Courrier du Sud - archives)
Stéphanie Borel a plaidé coupable au chef d’accusation de voies de fait graves qui pesait contre elle, au palais de justice de Longueuil, le 25 septembre. Elle a ainsi reconnu avoir aspergé d’eau bouillante un enfant de 10 ans devant son logement, le 2 octobre 2024.
Revenant de l’école à la marche, l’enfant s’était dirigé vers le logement de Stéphanie Borel, pour jouer à sonne et sauve-toi en courant, «pour s’amuser», décrit Me Mélanie Brochu, dans l’exposé conjoint des faits livré en cour. La famille de l’enfant était présente dans la salle d’audience.
L’enfant n’aura toutefois pas le temps de cogner, Borel ouvrant la porte et lui versant dessus un contenant d’eau bouillante. Elle a ensuite dit : «C’est chaud, hein? Décalissez!»
Borel dit qu’elle ne savait pas qu’il s’agissait d’un enfant de l’autre côté de la porte.
Elle a réagi ainsi, car son appartement était la cible depuis plusieurs temps de jeunes jouant à «sonne décrisse». Chaque fois que ça frappait à sa porte, elle n’arrivait pas à savoir de qui il s’agissait. Ce harcèlement n’a jamais été préalablement rapporté à la police.
Dans son interrogatoire, Borel a affirmé ne pas connaître le plaignant et sa famille. Elle a raconté être stressée en raison d’un changement d’emploi, s’inquiétait aussi pour ses chats, stressés par le «cognage de porte» qu’elle subissait sans avoir pourquoi elle en était la cible.
L’exposé conjoint de faits stipule qu’aucun élément ne permet de dire que l’enfant aurait été ciblé pour une raison en particulier, comme la couleur de sa peau.
Importantes brûlures
Après l’événement, l’enfant est retourné chez lui. Après avoir attendu l’ambulance, les parents l’ont amené à l’Hôpital Pierre-Boucher. Il a été ensuite transféré au CHU Sainte-Justine, en raison des brûlures au deuxième degré sur 4% de son corps. Il a été blessé au visage, au torse et à l’omoplate. Il n’a pas eu à subir de chirurgie.
Stéphanie Borel a été accusée et arrêtée le 2 octobre, puis libérée. Le lendemain en se rendant à l’école, le garçon a constaté qu’elle filmait les jeunes avec sa tablette. Sur sa porte, une affiche indiquait «Souriez, vous êtes filmés».
L’accusée a de nouveau été arrêtée le 11 octobre.
Dans les jours suivants, elle a contacté le service policier pour porter plainte contre le harcèlement qu’elle disait subir de la part de son voisinage.
Un rapport pré-sentenciel a été ordonné et les représentations sur sentence auront lieu le 28 janvier. Des documents tels que des suivis psychologiques et médicaux de l’accusée seront déposées à la cour.