Actualités
Faut qu'on SPAL: démystifier la notion de capacités affaiblies
le mercredi 14 novembre 2018
Modifié à 9 h 17 min le 14 novembre 2018

Le mois de novembre vient avec son lot de partys de Noël bien arrosés. Le Courrier du Sud en a profité pour discuter capacités affaiblies avec l’agente de la section Prévention, Vigilance et Relation avec la communauté du Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) Nithra Antonito.
La conduite avec les capacités affaiblies ne concerne pas seulement l’alcool, mais aussi les drogues et les médicaments.
Pour tester un conducteur pour capacités affaiblies, les policiers doivent actuellement avoir des soupçons valables, par exemple une conduite erratique.
«Un article du Code de la sécurité routière dit que les policiers peuvent intercepter n’importe qui pour vérifier la validité de ses documents, son état de sobriété et l’état mécanique de son véhicule. Mais pour donner l’ordre de souffler dans un appareil de détection approuvé (ADA), ils doivent avoir des soupçons valables», explique l’agente Antonito.
Mais dès le 18 décembre, le Code criminel permettra aux policiers de procéder à un test d’haleine de tout conducteur intercepté légalement, même sans motifs raisonnables pour le faire.
«Lors d’un contrôle routier, ils pourront faire souffler pratiquement tout le monde», donne-t-elle en exemple.
Dans le cas de la consommation de drogue, le conducteur doit s’adonner à des épreuves de coordination de mouvements (ECM). Les policiers regardent entre autres l’apparence des yeux et la dimension des pupilles.
Pour l’alcool, ils utilisent aussi l’ADA. S’ils sont convaincus que le conducteur a les capacités affaiblies, les agents l’amènent au poste de police où il subit soit un alcootest qui précisera le taux exact d’alcool dans son corps, soit une évaluation par un agent évaluateur pour déterminer la drogue dont il est sous l’influence.
En tout temps, les policiers prennent note du comportement de l’individu en vue d’écrire un rapport détaillé.
Le .08
La fameuse limite de .08 pour ceux qui ne sont pas soumis à la tolérance zéro, comme les conducteurs de 21 ans et moins, signifie 80 mg d’alcool par 100 ml de sang dans le corps. Il est impossible de donner un équivalent en termes de nombre de verres ou de quantité d’alcool, selon l’agente Antonito.
«Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte comme le sexe, l’âge, le poids… Si tu as mangé, si tu es fatigué ou encore si tu es très émotif, ça influence aussi», note-t-elle.
«Moi, je ne bois pas d’alcool. Donc, mes capacités seront affaiblies même si je ne dépasse pas le .08. Tu peux être à .03 et avoir les capacités affaiblies», ajoute-t-elle.
La policière avise d’ailleurs de ne pas faire confiance aux alcootests vendus en magasin.
«Ils ne sont pas calibrés. Les nôtres sont calibrés régulièrement par un technicien qualifié pour ne pas donner de faux résultats. Il faut faire très attention à ça.»
Les accusations
Il y a trois accusations possibles reliées aux capacités affaiblies: conduite avec capacités affaiblies, refus, garde ou contrôle d’un véhicule.
«Un individu peut refuser de souffler; il sera alors automatiquement accusé de conduite avec les capacités affaiblies. Si tu dépasses le double de 80 mg, ton véhicule sera saisi pendant 30 jours au lieu d’être seulement remorqué une journée et ton permis sera suspendu 90 jours. Et quand tu refuses de souffler ou de te soumettre aux ECM ou l’évaluation par un agent évaluateur, les conséquences sont comme si tu avais soufflé le double de la limite permise», précise Nithra Antonito.
L’accusation de garde ou contrôle d’un véhicule survient quand un individu avec les capacités affaiblies est en position de pouvoir conduire son véhicule; par exemple, s’il dort au volant d’un véhicule arrêté ou s’il se trouve à proximité de son véhicule et en possession des clés. Si le policier constate qu’il y a une intention de conduire, il peut intercepter l’individu avant même que celui-ci démarre son véhicule.
L’agente Antonito insiste sur l’importance de planifier ses moyens de transport avant même d’arriver au bar, au party ou à sa soirée.
«Un plan, ça se prépare à l’avance. Ce n’est pas après avoir bu que tu commences à planifier», conclut-elle.
Conseils de sécurité
- Consulte l’horaire du transport en commun à l’avance.
- Appelle tes parents.
- Pense aux coupons Cool Taxi, qui peuvent être utilisés comme de l’argent.
- Utilise les services de raccompagnement comme Nez Rouge, Tolérance Zéro et autres.
- Choisis un conducteur désigné. Mais attention: le conducteur désigné n’est pas celui qui a le moins consommé; c’est celui qui n’a rien pris! Truc: en groupe, soyez tour à tour chauffeur désigné.
- N’hésite pas à dormir chez un ami ou à insister pour garder un ami à coucher s’il ne peut conduire.
- Affiche clairement ton désaccord et appuie ceux qui interviennent; insister en groupe, c’est plus efficace!
- N’oublie jamais que le jugement est souvent l’un des premiers aspects à être altérés lors de la consommation d’alcool ou de drogues.