La mère d’une fillette de 6 ans qui fréquente l’école Joseph De-Sérigny, n’en peut plus de la situation dans laquelle se trouve son enfant depuis près de deux ans lorsqu’elle doit aller au petit coin pendant les heures de classe.
Un jour, sur le chemin de l’école, sa petite fille était en crise et voulait absolument retourner chez elle en raison de maux de ventre. Elle lui a révélé ce qu’elle vivait à l’école.
«Elle ne voulait pas aller aux toilettes à l’école, raconte la maman qui a demandé l'anonymat à la suite de la publication de l'article, par crainte de représailles pour sa fille. Ma fille était anxieuse. Des petits garçons se glissent sous les portes des toilettes et se déculottent devant les petites filles.»
Les toilettes de l’école Joseph De-Sérigny, peu nombreuses selon la mère, sont mixtes et doivent être partagées par plusieurs groupes d’enfants.
«Désolée de l’expression, mais le bordel est pogné, ajoute-t-elle. Partager des toilettes avec des urinoirs avec des petites filles à cet âge-là, ce n’est pas normal!»
La maman a retiré sa fillette du service de garde et l’a fait consulter un psychologue car elle fait des crises reliées à cette situation.
La mère aurait averti la direction de l’école et déposée une plainte officielle à la Commission scolaire. Compte tenu que le processus du traitement d’une plainte est confidentiel, la CSMV ne peut en confirmer le dépôt.
Elle déplore toutefois ne pas recevoir l’écoute espérée.
«Quand on parle à la direction de l’école, on n’a pas le sentiment qu’elle prend ça au sérieux, continue-t-elle. Le directeur a mentionné qu’il faudrait que les professeurs descendent aux toilettes avec toute la classe. Il y a un déni total de nommer le problème.»
La femme a récemment fait signer une pétition réclamant des actions de la direction. En deux jour, une trentaine de signatures auraient été récoltées de la part de parents inquiets.
«En ce qui concerne le dossier des toilettes mixtes, celui-ci a été pris en charge par la direction de l’école conjointement avec la CSMV afin de répondre aux préoccupations communiquées, souligne la porte-parole de la Commission scolaire Catherine Giroux. La CSMV prend au sérieux chaque situation portée à son attention. La sécurité de ses élèves est une priorité.»
Chiffres de la CSMV
La Commission scolaire Marie-Victorin (CSMV) confirme que les installations respectent le Code de construction du Québec en matière d’équipements sanitaires.
Pour une école primaire, il faut une toilette pour chaque groupe de 30 garçons et une toilette pour chaque groupe de 25 filles. Le nombre total d’élèves fréquentant actuellement l’école Joseph De-Sérigny est de 364 (182 de chaque sexe).
«Les besoins en services sanitaires pour cette école sont donc de huit toilettes pour les filles et sept toilettes pour les garçons, indique Mme Giroux. Au rez-de-chaussée se trouvent les toilettes mixtes, lesquelles sont à l’usage des élèves du préscolaire, de la 1ere et de la 2e année.»
Selon la Commission scolaire, un total de 12 toilettes et 8 urinoirs se situent dans deux blocs mixtes au rez-de-chaussée du bâtiment. «Le ratio prévu au Code du bâtiment est donc respecté à l’école Joseph De-Sérigny», affirme sa porte-parole.
Questionnée à savoir si les toilettes mixtes posaient problème dans les institutions scolaires du territoire, la Commission scolaire indique que de manière générale, cela ne cause aucun problème, mais qu’il est important que toute situation particulière soit portée à l’attention de la direction d’école pour lui permettre d’intervenir.