Fin de mi-temps pour le soldat Billy Lynn : un film décevant

Il nous semble que cette réalisation du grand Ang Lee soit passée complètement inaperçue. Pourtant, les commentaires qui accompagnent sa promotion sont dithyrambiques. On comprend que pris hors contexte, certains commentaires s’emballent un peu, mais le travail d’un cinéaste de la trempe de Lee attire toujours l’attention. Cette fois, Ang Lee s’aventure dans une forte critique de l’image que projette le peuple américain de son implication dans les conflits étrangers. Voilà une vue sur la propagande de guerre à l’interne. Cette double vision d’une seule et même situation, la guerre en Irak, propose un contraste dérangeant pour nous qui y sommes étrangers.
Billy Lynn (Joe Alwyn), un jeune soldat de 19 ans, revient d’Irak avec tous les honneurs. Placés sur un piédestal, ses exploits et prouesses dans le désert à combattre le mal sont magnifiés. Alors qu’on le célèbre à la maison, celui-ci se remémore ce qui s’est réellement passé là-bas. Disons que la réalité est bien différente de ce que les Américains laissent imaginer.
On martelait dans les décennies après le retour du Vietnam que les vétérans n’étaient pas bien encadrés à leur retour aux États-Unis. L’accueil est peut-être bien différent dans ce nouveau siècle, mais il n’est pas dit que c’est mieux. De la poudre aux yeux, un gros spectacle de la mi-temps, l’attention qu’on porte aux enfants de la patrie qui s’engagent à l’étranger est aussi superficielle que bien des réactions du peuple.
Joe Alwyn, un très jeune acteur, tient le rôle-titre sans avoir une grande expérience à l’écran. Des artistes de renom lui donnent toutefois de la profondeur. Christ Tucker, Vin Diesel, Steve Martin et Kristen Stewart s’investissent dans des rôles parfois atypiques pour ce qu’on leur en connaît. Mal dirigés, les acteurs débitent des répliques vides et mal rendues. Si on n'a pas entendu parler de Fin de mi-temps pour le soldat Billy Lynn, c’est que le résultat est mauvais. Tout un chacun débite les phrases sans aucun sentiment.
À bien y regarder, on ne pouvait pas s’attendre à mieux. La critique derrière ce scénario signé par Jean-Christophe Castelli est mal présentée et ne fait que souligner une attitude superficielle et une obsession de l’image chez nos voisins du sud. Vraiment décevant.