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Fin du financement des policiers RÉSO : une volonté claire de prolonger le projet

le jeudi 22 février 2024
Modifié à 13 h 07 min le 22 février 2024
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

Émilie Daigle est l’une des 17 policiers RÉSO déployés sur le territoire de l’agglomération de Longueuil. (Photo : Le Courrier du Sud – Archives)

Le financement du projet des policiers RÉSO, cette police dite plus communautaire et de concertation, vient à échéance le 31 mars. Serait-ce donc la fin de ce modèle largement médiatisé? Le directeur du Service de police de l’agglomération de Longueuil, Patrick Bélanger, assure que non.

En 2021, le ministère de la Sécurité publique (MSP) avait accordé 3,6 M$ sur trois ans au Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) afin de mettre en place le projet.

Avec l’arrivée de l’échéance, le ministère a notamment indiqué au Courrier du Sud que «les programmes de financement du MSP s’inscrivent obligatoirement dans une durée déterminée en fonction de la période d’application» et que «la pérennisation des expériences jugées pertinentes est assumée par les corps de police à même leur propre budget».

Il a cependant ajouté qu’il analysera les résultats du bilan final du projet ainsi que la disponibilité des sommes avant d’évaluer la pertinence de poursuivre un financement du projet.

Deux autres années

Le budget de la police pour 2024 ayant déjà été voté, RÉSO continuera au moins jusqu’à la fin de l’année.

«Cependant, nous sommes toujours en pourparlers avec le Ministère. Encore cette semaine, le cabinet de la mairesse Fournier était en discussion avec le cabinet du ministre Bonnardel, donc ce n’est pas une fin de non-recevoir de la part du Ministère», confirme le directeur du SPAL.

Celui-ci souhaiterait «ardemment» poursuivre l’expérience pour deux autres années, afin d’avoir une réelle perspective sur cinq ans d’un tel projet.

Il admet en outre que la pérennisation du modèle sera une décision «très politique», que les cinq villes de l’agglomération auront leur mot à dire.

Unique à Longueuil

M. Bélanger rappelle que l’initiative était propre au SPAL, seule organisation à se doter d’un outil de prévention et de concertation comme celui-ci.

Très associé à son prédécesseur Fady Dagher, notamment par un documentaire de 10 épisodes diffusés sur RDI, RÉSO a toutefois le même appui du nouveau directeur du SPAL. «J’y croyais avant d’arriver et j’y crois encore», soutient-il.

«En 2020-2021, il a eu le Comité consultatif sur la réalité policière, qui a remis 136 recommandations. Les trois premières étaient calquées directement sur ce qu’est le modèle RÉSO. Je crois qu’il faut l’exploiter à terme, pour être capable de dire : voici la réelle valeur ajoutée d’un vrai programme», ajoute M. Bélanger.

Celui-ci y voit d’ailleurs une tendance sociale : «ce que la population et nos élus demandent au service de police, c’est une proximité avec les gens, une ouverture d’esprit, une police pour tous. Un modèle comme RÉSO, ça amène vraiment ça, un rapprochement avec la population, particulièrement avec les plus vulnérables de la société», conclut-il.

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