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Opinion

Fore ! Attention, les terrains de golf prennent le bois !

le mardi 11 juin 2019
Modifié à 10 h 19 min le 11 juin 2019
Par René Vézina

redactiongm@gravitemedia.com

L’industrie du golf vit des heures difficiles. Bien sûr, la météo n’aide pas. Mais avant tout, il y a la pression du développement immobilier près des grands centres. Les promoteurs convoitent ces beaux espaces verts déjà aménagés. Un exemple? Le Club de golf Glen Abbey en bordure de Toronto. Cet endroit magnifique, qui accueille régulièrement l’Omnium canadien, est présentement menacé. On projette d’y faire un développement immobilier de luxe. Si l’avenir de ce parcours mythique n’est plus assuré, imaginez alors ce qui en est pour les autres clubs de golf! Il y a aussi le fait qu’il y a moins de golfeurs qu’on avait anticipé. Au début des années 2000, on a assisté à la création de plusieurs golfs. Leurs propriétaires se plaisaient à répéter le syllogisme (raisonnement logique) suivant: «Les gens âgés jouent au golf. Il y a de plus en plus de gens âgés. Donc, il y aura de plus en plus de joueurs de golf.» Sauf que les gens âgés ne font pas juste jouer au golf. Ils pratiquent toutes sortes d’activités: du vélo au voyage, en passant par le trekking en montagne. Sur la Rive-Sud et l’ensemble de la Montérégie, on assiste à la disparition des terrains de golf. Ceux de Brossard, La Prairie et de La Providence dans la région de Saint-Hyacinthe, n’existent plus. Il y a le Club de golf d’Hemmingford qui a été sauvé de justesse. L’avenir de celui de Candiac est incertain, tout comme celui de Saint-Polycarpe près de Salaberry-de-Valleyfield. Le golf, c’est des centaines d’emplois et des retombées économiques locales qui risquent de disparaître. La National Allied Golf Associations estimait en 2014 à 14,3 G$ l'impact économique des activités liées au golf. Celles-ci généraient plus de 300 000 emplois. Au prorata pour le Québec, cela représente 3,1 G$. Il faut dire que les municipalités se retrouvent devant un dilemme. Environ 70% de leurs revenus proviennent de la taxe foncière. Quand elles ont l’occasion de développer des sites où l’on retrouve des constructions qui valent cher, elles le font. Tout n’est pas noir dans la région du sud-ouest. L’accès à ces terrains pour la clientèle régionale est facile par rapport à ceux qui habitent à Montréal et qui désirent s’y rendre. Peut-on miser sur cet avantage pour stabiliser l’avenir de ces clubs et faire en sorte qu’ils ne disparaissent pas du paysage? C’est l’enjeu actuel. (Propos recueillis par Gravité Média)