Frais pour paniers de Noël et magasins partage: une pratique répandue et nécessaire

COMMUNAUTAIRE. La plupart des organismes fournissant des paniers de Noël et offrant des denrées par le biais de magasins partage demandent aux bénéficiaires de débourser quelques dollars. Une pratique inévitable, alors que les demandes sont toujours croissantes.
L'histoire avait fait jaser l'an dernier. Un citoyen de Longueuil s'était dit outré de devoir débourser 14$ – soit 5$ par adulte et 2$ par enfant – pour un panier de denrées à l'Entraide chez nous, en plus de devoir signer une lettre dans laquelle il s'engageait à ne pas aller chercher de paniers ailleurs.
Cette année, le même citoyen se désole que la pratique n'ait pas changé. Les organismes couvrant des territoires bien précis, il n'aurait d'autres choix que de se tourner vers ce dernier.
Pratique courante
Après vérification auprès de quelques organismes de Longueuil, la plupart d'entre eux réclament certains frais pour les paniers de noël et les denrées des magasins. Le montant varie d'un endroit à l'autre.
Selon la Table de concertation en sécurité alimentaire du Vieux-Longueuil, qui regroupe près d'un dizaine d'organismes, ces frais représentent toutefois entre 10 et 15% seulement de la valeur du panier.
Des organismes de la Table de concertation offre des paniers de Noël en échange d'heures de bénévolat. C'est le cas du Partage Saint-François de-Sales.
«C'est variable d'un organisme à un autre», expose la porte-parole du regroupement, Carmen Bilodeau.
Chez Alternative Centregens, qui ne fait pas partie du regroupement, l'aide alimentaire est offerte aux membres. Ainsi, moyennant 10$, 98 membres ont pu profiter d'un souper de Noël le 15 décembre, en plus de repartir à la maison avec un panier de denrées.
À La Croisée de Longueuil, les personnes dans le besoin peuvent choisir elles-mêmes ce qu'elles mettent dans leur panier, parmi ce qui est offert au magasin partage. Il en coûte 7$ par adulte. Ces quelques dollars permettent de bonifier les produits offerts.
«On reçoit des denrées non-périssables de la Grande guignolée, mais on bonifie avec des denrées périssables comme du lait et autres. On veut aussi offrir des produits comme la farine, le riz ou le sucre, donne en exemple la directrice de la sécurité alimentaire, Carmen Bilodeau. On aime aussi, par exemple, donner des pots d'arachides. Mais on n'en reçoit pas 250 avec la guignolée. Alors cette somme nous aide énormément; elle contribue à aider des familles de plus.»
Les paniers contiennent par ailleurs des cartes cadeau à dépenser chez un épicier. «On ne donne plus de dinde. D'abord, c'était beaucoup de gestion pour nous. Et ce n'est pas tout le monde qui voulait de la dinde, que ce soit pour une question de religion, de préférence, etc.»
Signer ou pas?
Une signature est aussi exigée à La Croisée de la part des bénéficiaires afin qu'ils ne cherchent pas à obtenir de paniers auprès d'autres organismes.
«Si quelqu'un prend deux paniers, c'est le voisin qui n'en aura pas. On veut conscientiser, mais on sait bien que c'est plus délicat dans le temps des Fêtes», expose Carmen Bilodeau. La Croisée dessert cinq paroisses de l'arr. du Vieux-Longueuil.
À la Maison d'entraide Saint-Alphonse, à Brossard, les paniers de Noël sont gratuits; cette année, près de 350 devraient être distribués. «Chaque organisme a sa façon de fonctionner. Ceux qui chargent un prix ont leur raison, indique le directeur général Robert Maher. De mon côté, je recueille assez de denrées pour ne rien demander.»
Chaque personne recevant de l'aide alimentaire doit néanmoins passer une entrevue et diverses vérifications sont faites afin de prouver que les besoins sont bien réels.
Une collaboration a déjà été en place avec Moisson Montréal afin de cibler les personnes qui demandaient des paniers à plus d'un endroit. Ce partenariat a toutefois pris fin.
«On a pas de contrôle là-dessus», conclut M. Maher.