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Le FRAPRU donne la parole aux mal-logés
le vendredi 29 septembre 2017
Modifié à 15 h 28 min le 29 septembre 2017

LOGEMENT. Des locataires de la Rive-Sud étaient invités à témoigner de leurs conditions déplorables de logement, ce jeudi, au Foyer Saint‐Antoine de Longueuil, à l'occasion de la tournée du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).
Sous la forme d'une série d’audiences populaires, cette tournée régionale du FRAPRU vise à mettre en lumière les nombreuses violations du droit au logement et, par la même occasion, à interpeller le gouvernement sur la réalité des mal-logés.
Pour pallier à cette situation, les membres de l'organisme demandent au gouvernement de financer 50 000 nouveaux logements sociaux en cinq ans.
«Il ne s’est réalisé que 3200 logements sociaux en 20 ans en Montérégie, a lancé la porte-parole Véronique Laflamme. Ça n’en fait que 160 par année, alors qu’à Longueuil, 8480 ménages locataires déboursent plus de la moitié de leur revenu pour se loger.»
Selon le président de la Ligue des droits et libertés, Christian Nadeau, la situation est préoccupante.
«Beaucoup trop de gens vivent dans des logements qui ne sont pas habitables et qui ne respectent pas leur capacité de paiement, a-t-il dénoncé. Il s’inquiète notamment du fait que de plus en plus de citoyens et de groupes communautaires portent la responsabilité de faire respecter le droit à un logement adéquat.
«Durant ces séances, on entend les mêmes scénarios, poursuit-il. On pourrait alors croire que c'est de la malchance personnelle. Mais non, c'est de l'injustice et des droits fondamentaux sont niés. C’est au gouvernement de s’assurer que les droits soient respectés.»
La situation des mères monoparentales et des femmes seules ou âgées apparait comme particulièrement inquiétante.
«Cela s’explique par la faiblesse de leur revenu, a indiqué l'organisatrice communautaire à La Maison La Virevolte, Marie-Ève Bouchard, au sujet des femmes aînées. Parmi les locataires de 75 ans et plus à Longueuil, lorsque c’est un homme qui est le principal soutien financier, environ 53% d’entre eux consacrent la moitié de leur revenu pour se loger; alors que pour une femme, cette proportion monte à plus de 65%.»
L'organisme venant en aide aux femmes victimes de violence sexuelle Carrefour pour elle a quant à lui rapporté les nombreux témoignages de femmes ayant subi du harcèlement psychologique ou des agressions sexuelles de la part de propriétaires, de colocataires ou de voisins.
Les membres du FRAPRU ont aussi souligné les problèmes des locataires pauvres vivant en milieu rural, logés illégalement ou non dans des sous-sols insalubres, sans eau courante ni électricité.
«La situation de ces citoyens est méconnue, mais, même s’ils sont moins nombreux, leurs besoins de logements décents sont urgents, a précisé le directeur du Comité logement Rive-Sud Steeve Dupuis. Dans les villes de la Rive-Sud aussi, il y a de la pauvreté, même si elle fait moins parler que sur l’île de Montréal.»
La tournée du FRAPRU, qui est passée par cinq villes en cinq semaines, s'achèvera le 2 octobre à Montréal, lors de la Journée mondiale de l’Habitat.
