Généalogie matrilinéaire : Catherine Fournier, descendante d’une Fille du Roy

De passage à l’hôtel de ville de Longueuil, deux membres du Groupe d’histoire vivante des Filles du Roy – Montréal/Montérégie ont présenté à Catherine Fournier son arbre généalogique matrilinéaire. (Photo : gracieuseté)
C’est avec émotion que la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, a récemment reçu, des mains de deux membres costumées du Groupe d’histoire vivante des Filles du Roy – Montréal/Montérégie (GHV-FdR), son arbre généalogique matrilinéaire. Un geste hautement symbolique qui s’inscrit dans une mission bien précise : remettre en lumière ces femmes fondatrices de la Nouvelle-France, trop longtemps reléguées aux marges de l’histoire.
C’est dans le cadre du projet Lignée matrilinéaire que la mairesse a découvert qu’elle descendait de Jeanne Fourrier, une Fille du Roy arrivée au Cap-de-la-Madeleine en 1667. «C’était une belle découverte! Et quelle drôle de coïncidence que nos noms soient à une lettre d’être identiques!» a-t-elle confié au Courrier du Sud, ravie de pouvoir enrichir sa connaissance de ses racines féminines.
Pour Catherine Fournier, cette initiative portée par l’organisme à but non lucratif va bien au-delà du simple exercice généalogique. «Cette brillante initiative redonne leur place aux femmes de notre histoire et sort de l’ombre des noms trop longtemps oubliés. À Longueuil, nous valorisons la mémoire, l’égalité et la reconnaissance du rôle des femmes dans notre patrimoine collectif», a-t-elle souligné.
L’animatrice et comédienne Sonia Vachon a reçu son arbre généalogique matrilinéaire à la Maison Lamarre. (Photo : gracieuseté)
À Longueuil, le comité municipal de toponymie s’est engagé à féminiser des noms de rues. Que ce soit pour nommer de nouveaux lieux ou remplacer des doublons, la Ville puise prioritairement dans une banque de noms féminins afin de tendre vers la parité. Actuellement, seulement 5% des odonymes rendent hommage à des femmes.
Sororité contre masculinisme toxique
Le GHV-FdR, qui a pris son indépendance en 2024 après s’être détaché du groupe de Québec, se consacre à la valorisation du rôle des Filles du Roy à travers des activités culturelles et éducatives.
Sa coprésidente, Martine Laverdure, insiste : «Ces pionnières ont transmis nos valeurs, notre langue. Elles ont été écoresponsables bien avant l’heure. Leur courage mérite d’être célébré à hauteur de leur apport.»
Les Filles du Roy étaient généralement entassées dans la Sainte-Barbe, là où se trouvaient habituellement les canons. «La promiscuité, la faim, la soif, le manque d’hygiène… on a du mal à imaginer aujourd’hui ce que ces femmes ont enduré!»
Pour Mme Laverdure, la mise en lumières du rôle des Filles du Roy s’inscrit dans un mouvement essentiel de sororité à une époque où une certaine masculinité toxique est de retour.
La comédienne Sonia Vachon a elle aussi reçu son arbre matrilinéaire, révélant une lignée remontant à Marguerite Hiardin, arrivée à l’Île d’Orléans en 1665. Ces remises personnalisées, qui toucheront une douzaine de personnalités publiques cet été, sont réalisées par la généalogiste Gabrielle Dussault et visent à accroître la visibilité de ce pan méconnu de l’histoire du Québec.
Présences et activités
Le GHV-FdR multiplie les occasions de sensibiliser le public, notamment lors des Rendez-Vous des Filles du Roy à Varennes. «Nous y tenons une foule d’activités thématiques. C’est très familial. Il y a un four à pain. Les gens peuvent apporter leur pique-nique. On raconte la vie de certaines Filles du Roy. Et on partage du bon pain chaud! C’est très agréable», souligne Mme Laverdure.
Les Filles du Roy seront aussi l’événement La Belle Époque au Vieux-Longueuil, prévu le 31 mai au parc Armand-Racicot. Au programme : animations, jeux d’époque, récits historiques et traditions culinaires.
Toujours à la recherche de nouveaux membres — hommes et femmes — pour incarner personnages historiques ou contribuer à ses projets, le GHV-FdR entend aussi étendre ses activités aux écoles et aux centres pour aînés dès l’automne.
Grande curieuse de nature, Catherine Fournier se dit passionnée par la connaissance sous toutes ses formes. «Alors oui, découvrir l’histoire de celles et ceux qui m’ont précédée me fascine — c’est toujours émouvant et enrichissant de mieux comprendre d’où l’on vient», de conclure la mairesse de Longueuil.