Ghislain Tardif, 80 ans, pédale 900 km en six jours

VÉLO. Cinq ans après avoir parcouru tout le Canada à vélo, l'Hubertin Ghislain Tardif, 80 ans, s'est payé en août, une autre virée sortant l'ordinaire. Il est parti de Saint-Hubert le 24 août et est arrivé à destination, à Nigadoo au Nouveau-Brunswick, le 29 août, une affaire de 900 km en six jours.
Originaire de Saint-Quentin au Nouveau-Brunswick, M. Tardif, un menuisier encore actif, a roulé avec son beau-frère Damien Boudreau, 75 ans, un ex-marathonien. Suivant d'abord des pistes cyclables jusqu'à Victoriaville, ils ont complété le trajet par les routes 116, 132 et 111, en passant par la vallée de la Matapédia.
Pas de fatigue, que du plaisir
Épuisés? Pas du tout. Difficultés? Aucune, malgré les côtes. Que de doux moments passés avec la famille.
«Vraiment ce fut un voyage très agréable. Il a toujours fait soleil, sauf un orage durant lequel nous avons pris une pause. Les vents nous étaient favorables, nous n'avons eu aucun incident, pas même une crevaison. Nous étions accompagnés de nos conjointes, deux sœurs heureuses de passer du temps ensemble. Elles transportaient les bagages en automobile, faisaient des activités et réservaient les chambres d'hôtels quand nos destinations d'arrêt devenaient précises», résume M. Tardif, avec sa voix claire et affirmée.
Leur routine était régulière. Départ tôt le matin, 150 km par jour, arrêt à l'hôtel vers 15h, repas, une seule bière chaque soir et dodo à 20h30. «C'était l'harmonie, tout le monde était heureux.»
Ce projet était prévu depuis longtemps. «J'ai fait une traversée du Canada en 2010 en partant de Victoria jusque chez nous en 50 jours. J'ai complété l'année suivante en roulant de Saint-Hubert jusqu'à Saint-Jean Terre-Neuve en 30 jours. Après ce cadeau de 75<+>e<+> anniversaire, je me suis dit que mon cadeau de 80 ans serait un voyage de Saint-Hubert à Nogadoo. Je pense refaire la même chose à tous les cinq ans», dit-il.
Rouler plutôt que courir
M. Tardif pratique plusieurs sports, dont le patin à roulettes, la marche et les arts martiaux, mais a un net penchant pour le vélo. «Lorsque j'étais dans l'armée, on m'enseignait que courir n'était pas bon pour les articulations, qu'il fallait courir seulement pour sauver sa peau. Alors plus tard, quand j'ai quitté l'armée pour la menuiserie, je me suis mis au vélo et j'ai fait un premier voyage en 1983 et un autre en 1987. L'idée de faire de longues randonnées a germé.»
Sa parenté vivant toujours au Nouveau-Brunswick, il va souvent rouler dans son fief. Malgré cela, il n'a jamais investi dans des vélos de performance. «Je n'ai jamais eu besoin du vélo dernier cri pour être heureux. Je n'ai besoin que d'un vélo confortable. J'ai longtemps gardé le même vélo et quand j'ai décidé de faire la traversée du Canada, je me suis fait faire un vélo Marinoni sur mesure, pour éviter les blessures et je roule toujours avec celui-là.»
M. Tardif n'a pas trouvé sa dernière randonnée plus difficile physiquement, même s'il aura bientôt 81 ans. «Travailler manuellement a toujours été un avantage pour moi. Je bouge sans arrêt. J'ai deux filles à Chambly et Saint-Basile-le-Grand et souvent, je fais des travaux chez elles. J'ai bricolé une remise dernièrement, en plus de m'entraîner», dit celui qui rappelle avec fierté avoir célébré son 55e anniversaire de mariage avec Adélia le 16 juillet dernier.