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Groupe Contact : le SPAL récompensé pour un projet destiné aux jeunes à risque

Il y a 4 heures
Modifié à 14 h 54 min le 27 août 2025
Par Sylvain Daignault - Initiative de journalisme local

sdaignault@gravitemedia.com

De la boxe, une sortie en plein air, un camp d’été, voilà le genre d’activités que peut compter le plan d’intervention d’un jeune encadré par le Groupe Contact du SPAL. Lancée en 2023, cette initiative a aidé pas moins de 300 adolescents qui sont en lien avec le système de justice pénale ou à risque de l’être.

Conçu par une équipe interdisciplinaire réunissant policiers, analystes criminels et spécialistes jeunesse, le projet adopte une approche axée sur les traumatismes et mise sur la prévention plutôt que la répression. Chaque participant bénéficie d’un plan d’intervention personnalisé, appuyé par des ateliers scolaires, des activités sportives, des camps d’été et des programmes de sensibilisation.

Cette démarche collaborative, qui mobilise plusieurs organismes communautaires, a valu au SPAL le Prix national du maintien de l’ordre dans le domaine de la justice pour les jeunes, décerné par le ministre de la Justice du Canada. Une bourse de 10 000$, issue du Fonds du système de justice pour les jeunes, permettra de soutenir la poursuite des activités.

Concertation et collaboration

Rencontrées au skatepark du Colisée Jean-Béliveau, Lisa Hould, travailleuse sociale et agente de coordination du projet, ainsi que Jacynthe Desmarais, inspectrice à la Division de la prévention et des services de proximité du SPAL, ont témoigné de leur engagement.  

«Selon les cas, des activités sportives comme la boxe ou des sorties de plein air sont proposées pour offrir aux jeunes des alternatives positives à leurs habitudes», explique Lisa Hould en ajoutant que l’adrénaline est à l’honneur au Camp Estacade où certains des jeunes sont invités. 

Elle insiste aussi sur l’importance du rôle parental : «Ce n’est pas facile d’être parents en 2025! C’est pourquoi nous offrons des ateliers de sensibilisation afin de les aider à reconnaître les signaux et à connaître les ressources disponibles.»

Pour l’inspectrice Jacynthe Desmarais et la travailleuse sociale Lisa Hould, la concertation des partenaires explique le succès du Groupe Contact. (Photo : Le Courrier du Sud : Sylvain Daignault)

L’équipe de Groupe Contact compte une criminologue, une neuropsychologue et une travailleuse sociale, dont la complémentarité avec les policiers fait, selon Mme Hould, la force du projet : «Nos expertises sont similaires, mais différentes, et c’est ce mélange qui fait le succès de ce projet».

Pour l’inspectrice Desmarais, cette distinction nationale illustre avant tout un travail collectif. «Ça nous donne envie de continuer!» confie-t-elle, en soulignant la collaboration avec les jeunes, les familles, les centres de services scolaires et les autres partenaires.

Elle rappelle que l’apport des ressources spécialisées est essentiel. «Nos policiers ne sont pas des intervenants sociaux. Ils n’ont ni l’expertise ni le temps, et leur travail les amène souvent à agir en période de crise.»

Les résultats feront l’objet d’analyses universitaires afin de mesurer scientifiquement l’impact du programme. «On va pouvoir démontrer de façon scientifique les bienfaits de cette approche», se réjouit Mme Desmarais.

Depuis son lancement, près de 300 jeunes ont bénéficié des services de Groupe Contact. Et, fait rare, «il n’y a aucune liste d’attente : nos services sont accessibles immédiatement», conclut Lisa Hould.