Justice
Hugo Bernard restera derrière les barreaux
le mercredi 25 avril 2018
Modifié à 16 h 29 min le 25 avril 2018

Arsenal d’armes
JUSTICE. Hugo Bernard était de retour au palais de justice de Longueuil le 10 avril pour une requête de remise en liberté en attendant la tenue de son procès pour possession de nombreuses armes à feu prohibées. Le juge Jean-Pierre Dumais a refusé sa requête malgré les doléances de l’avocate de la défense Me Marilyn Côté, qui soutenait que la perquisition faite chez son client ayant mené à son arrestation était «abusive».
La résidence de l’arr. de Saint-Hubert a été perquisitionnée le 8 décembre 2016, quelques jours après une altercation entre Bernard et un autre individu.
Cet évènement avait incité les policiers à se doter d’un mandat pour fouiller la maison de Bernard, ce dernier ayant tenu des propos menaçants et figurant sur le registre des armes à feu avec 31 armes enregistrées.
La perquisition faite à l’intérieure de la résidence a mené à la découverte d’un impressionnant arsenal composé d’une cinquantaine d’armes à feu, dont 11 armes prohibées, des silencieux et des couteaux à cran d’arrêt. L’homme de 44 ans a été rapidement mis en état d’arrestation par la suite.
Nouveaux éléments de preuves
Selon ce qui a été rapporté en Cour, à leur arrivée dans la résidence de Bernard, les enquêteurs ont découvert dans la chambre à coucher des bacs de plastique contenants des pièces détachées correspondant à des d’armes à feu prohibées au Canada. Deux coffres-forts dans lesquels étaient entassés de nombreuses armes à feu ont également été retrouvés dans la salle à dîner et dans la chambre à coucher.
Mais c’est une petite ouverture dans le plafond du garde-manger qui a retenu particulièrement l’attention des enquêteurs. Derrière de la laine isolante, les policiers ont fait la découverte de plusieurs armes et munitions minutieusement emballées dans des sacs de plastiques et soigneusement huilées, dont une carabine AK-47 et un fusil d’assaut AR-15.
Selon l’un des enquêteurs, «la façon dont les armes étaient entreposées et huilées laissaient à penser qu’elles étaient prêts les vente».
Perquisition justifiée
Selon l’avocate de Bernard, cette perquisition était abusive puisque son client n’avait pas d’antécédents judiciaires dans les cinq années précédant l’événement et qu’il ne possédait pas d’antécédents en matière de santé mentale.
Elle maintient également que les menaces qu’a tenu son client quelques jours plus tôt, n’impliquaient pas d’armes à feu et que cet évènement ne constituait donc pas une raison suffisante pour effectuer une perquisition chez lui.
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La perquisition faite à l’intérieure de la résidence a mené à la découverte d’un impressionnant arsenal composé d’une cinquantaine d’armes à feu, dont 11 armes prohibées, des silencieux et des couteaux à cran d’arrêt.[/caption]
Le juge Jean-Pierre Dumais a rejeté du revers de la main les arguments de la défense, mentionnant au passage que relâcher avant la tenue de son procès un homme accusé de posséder un véritable arsenal dans sa résidence et qui dissimulait des armes illégales dans ses murs pourrait miner la confiance du public envers le système de justice.
Bernard possédait des antécédents en matière d’armes prohibées remontants aux années 1990. Il a également fait face à des accusations en matière de violence en 1996 et en 1997. Un article de journal de l’époque relatant son arrestation a d’ailleurs été retrouvé par les enquêteurs dans son appartement, exposé sur l’un des murs du salon.
Mentionnons que 3 des 31 armes à feu que possédait légalement l’accusé n’ont pas été retrouvées lors de la perquisition et sont toujours recherchées par les policiers.
Le 17 novembre, Hugo Bernard a été reconnu coupable d’avoir proféré des menaces de mort et a été condamné à verser 2725$ en amendes et dédommagements ainsi qu’à une probation de deux ans pendant laquelle il lui sera interdit de posséder des armes.
Il devrait être de retour en cour en juin.
