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Itinérance à Longueuil: plus de visites du SPAL et d’intervenants aux abords du métro

le jeudi 28 avril 2022
Modifié à
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Une citoyenne déplore la présence plus forte d’itinérants dans les passerelles entourant la station de métro. (Photo gracieuseté)

De plus en plus d’itinérants trouvent refuge dans les passerelles à proximité de la station de métro Longueuil-Université de Sherbrooke. Un comité composé entre autres du Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) a été créé en 2022 pour trouver des solutions au problème observé dans tout ce secteur. 

Une résidente de l’un des immeubles à logements du secteur a fait parvenir au Journal une photo montrant quatre personnes itinérantes, dormant sur le sol d’un corridor reliant le complexe locatif Port de Mer aux bâtiments des Estuaires.

La citoyenne voit ce genre de scène de plus en plus souvent dans les passerelles reliant divers édifices du secteur – passerelles qui sont du domaine public et dont l’accès n’est jamais barré.  La dame déplore aussi l’odeur de cannabis et la présence de déchets au sol. 

Une observation confirmée par le SPAL. «Plusieurs facteurs expliquent la hausse de personnes itinérantes dans les passerelles à proximité du métro, avance le sergent Francis Charrette, du service des communications du SPAL. La fermeture du 100, place Charles LeMoyne pour de la construction immobilière, les températures froides que nous avons eues cet hiver ou bien les situations particulières qu’a amenées la COVID auprès des ressources pour les personnes en itinérance en sont quelques-unes.»

Les sections «RÉSO» et «Duo métro» du SPAL se sont alliées à l’organisme Macadam Sud, à l’équipe de sécurité de l’Université de Sherbrooke, à l’Équipe de proximité du CISSS de la Montérégie-Est et au Bureau du développement social de la Ville de Longueuil pour former un comité chargé de trouver des solutions. 

Patrouilles fréquentes

Au moins une fois par jour, le SPAL et l’Équipe du CISSSME effectuent une patrouille conjointe.

«Les pics d’appels ont été pris en considération: nous avons revu les horaires de patrouille conjointe afin d’être présents aux heures problématiques», précise le sergent Charette.

De plus, des travailleurs de rue de Macadam Sud se rendent sur les lieux chaque soir de semaine.
Depuis plusieurs mois, une patrouille de nuit effectue également une vérification complète du métro.

L’Université de Sherbrooke a quant à elle engagé un agent de sécurité spécifiquement dédié au volet itinérance. Il est présent les soirs de semaine. Ce dernier a reçu une formation de Macadam Sud, de l’équipe de proximité et des policiers RÉSO pour savoir intervenir dans ces cas spécifiques.

Sévir ?

Les policiers sur place expulsent les sans-abris en les référant aux ressources du territoire qui peuvent les accueillir, selon les places disponibles.

«Mais si les personnes refusent, elles quittent, attendent que les agents quittent et entrent à nouveau», mentionne Francis Charette, pour expliquer leur présence malgré les interventions.

«Les personnes qui flânent au métro sont les plus réfractaires, [ce sont] ceux qui refusent d’aller vers les ressources. Le lien de confiance prend du temps à s’installer.»

-Francis Charrette, sergent au SPAL

Néanmoins, remettre des constats d’infraction à ces personnes «est un moyen qui doit être réfléchi», avance le sergent.

Selon plusieurs recherches, briser «le mince ancrage social» que ces personnes peuvent avoir bâti «n’est pas profitable pour la personne et la société», relève-t-il, évoquant le phénomène de surjudiciarisation des personnes en situation d’itinérance.