Jacques Michel, heureux comme jamais sur scène

MUSIQUE. Avant de lancer son album Un nouveau jour et d'effectuer son retour sur scène après 30 ans d'absence, Jacques Michel a avoué se demander si l'intérêt du public serait bel et bien là. Ses doutes se sont rapidement dissipés: la tournée, c'est du plaisir à l'état pur, tant sur scène que chez le public.
«Tout le monde est heureux, tout le monde flotte. C'est un plaisir retrouvé!», lance-t-il d'emblée. La tournée Un nouveau jour s'arrêtera au Théâtre de la ville, les 18 et 19 mars.
Signe que l'engouement du public ne s'est pas épuisé, les séances d'autographes suivant chaque spectacle peuvent durer jusqu'à deux heures. Les fans le remercient pour ce retour qu'ils disent recevoir comme un cadeau. Avec ce spectacle intime en compagne d'Yves et Marco Savard, le chanteur de Pas besoin de frapper s'est aussi gâté.
«Mais après deux heures de tests de sons, deux heures de spectacles et deux heures d'autographes, je ne veille pas tard!»
Voilà peut-être le seul signe qui trahit ses 74 ans, car le chanteur en grande santé semble déployer une énergie contagieuse sur scène. Il faut dire que la tournée, c'est du sérieux: pas d'alcool, souper à 16h30 avant les spectacles et pas de malbouffe, jamais.
C'est après avoir chanté avec les frères Savard à l'été 2014 que M. Michel a retrouvé le goût pour la scène. «C'était ma condition: je revenais avec cette formule, parce que j'avais tellement aimé ce que j'avais ressenti. Puis mon autre condition, c'était d'avoir trois mois de vacances l'été, et trois mois l'hiver. Et bien, l'été n'a jamais été aussi long!»
Du gagne-pain à la partie de plaisir
En réinterprétant ses grands succès comme Amène-moi chez nous et Un nouveau jour va se lever, M. Michel ne retrouve pas les mêmes chaussures qu'il avait laissées derrière il y a 25 ans.
«Ce n'est rien de comparable. Avant, c'était mon gagne-pain. Je portais tous les chapeaux: je négociais avec les musiciens, avec la presse, etc. Aujourd'hui, ce n'est que du plaisir. Tout ce que j'ai à faire, c'est de me pointer à 14h pour les tests de sons, me préparer mentalement dans ma loge, et chanter!»
Si j'étais plus jeune…
Aussi reconnu pour ses textes parfois dénonciateurs, comme dans Vodka Cola ou Ce qu'il reste des hommes. Jacques Michel estime que les chansons sont un excellent véhicule pour susciter une réflexion et même faire avancer la société. Il se désole de voir moins de ces textes aujourd'hui.
Il hésite un peu, mais il voudrait bien tenter le slam avec une de ses chansons, comme Ce qu'il reste des hommes. «Ça me chatouille», laisse-t-il entendre.
C'est d'ailleurs pour retravailler cette chanson qu'il a lancé un appel sur sa page Facebook, demandant à ses fans de lui faire parvenir les partitions de sa propre chanson, qu'il avait composée dans les années 70, mais dont il ne se souvenait pas.
Ce n'est cependant pas toutes ses chansons qu'il a envie de revisiter. Un fan lui a demandé de chanter Arthur pour un spectacle, mais il a hésité. «J'ai écrit ça dans les années 1970. Dans les paroles, ça dit: "On se tient droit comme le vent du Nord". Je trouve que ce n'est plus approprié.»