Jason Statham, un mécano ennuyant

Oh qu'on l'avait aimé dans Le Transporteur! J'avoue même l'avoir réécouté avec un plaisir coupable récemment. Mais Jason Statham semble se diriger tout droit vers le royaume des navets depuis quelque temps et ce n'est pas Le mécano: Résurrection qui va lui permettre de reprendre le chemin du succès.
Arthur (Jason Statham) a sûrement neuf vies. Le malin qui retombe toujours sur ses pattes est toutefois en périlleuse position alors que, déclaré mort après avoir simulé son propre accident, un groupe obscur le retrouve sirotant sa bière à Rio.
Leur mission est de convaincre l'homme en question de reprendre les armes le temps de liquider trois personnes en faisant passer leur mort pour de bêtes accidents. Mission qu'il refuse de toute évidence en lançant la table à bout de bras et en tuant trois gars.
Maintenant en cavale, le matamore à la force exceptionnelle se réfugie sur une île de Thaïlande où il vient au secours d'une jeune femme (vous me voyez venir) victime de violence conjugale.
La mystérieuse victime sera enlevée par le groupe obscur du début de l'histoire et sa vie tiendra à la réalisation des trois homicides demandées à Arthur.
Superhomme
On le sait. Jason Statham est beau, grand, fort et agréablement agile. Mais le rôle du tueur clandestin qui a le beau rôle dans l'histoire a déjà été vu cent fois.
On a l'impression en regardant Le mécano de voir tous les autres films de l'acteur. Il coule lentement et doucement comme quelque chose de réconfortant de par le fait qu'on connaît, ou reconnaît, ce qu'on voit.
Même chose pour la mécanique de l'action qui enchaîne les scènes de bataille incroyables. En fait, elles sont tellement incroyables qu'elles ne deviennent pas croyables.
Que ce soit dans l'océan entouré de requins ou à mille pieds dans les airs, rien ne semble résister au périlleux James Bond des temps modernes. Même les enchaînements de notes de la guitare électrique et la rythmique de la trame sonore qui appuie l'action rappellent le célèbre hymne de l'espion britannique au service de Sa Majesté.
Il faudra m'expliquer une fois pourquoi l'ultime combat se termine toujours sans munition et que le personnage principal qui semble gagner trop facilement laisse tomber alors son bâton devant son adversaire affaibli. S'ensuit un regain de batailles mano a mano pour arriver à la fin à la même conclusion, simplement pour étirer le temps.
La femme
Et puis il y a la belle, comme tous les autres personnages de femmes en danger dont la survie est entre les mains du valeureux guerrier. Cette fois-ci, elle s'appelle Gina (Jessica Alba).
Manipulée par l'ennemi juré d'Arthur (Sam Hazeldine), Gina tentera au départ de flouer le fugitif. Mais Arthur déjouera son jeu (qui n'est pas très crédible à l'image de celui de l'actrice que j'aime pourtant bien). Mais il lui pardonnera rapidement son incartade en raison des obligations philanthropiques au Cambodge (?) qui l'ont poussée à agir ainsi.
Le personnage de Gina veut tellement être parfait qu'on dirait que les scénaristes ont épinglé au babillard sous son nom l'entièreté des qualités de la bonté et de la beauté. Ce faisant, ils ont rendu non crédible le personnage de soutien qui fait décrocher le spectateur instantanément.
Malgré tout, Le mécano: Résurrection aura certainement une belle vie à la télévision. C'est exactement le genre de film qui s'écoute le dimanche matin sans trop se casser le bicycle.
Il est en même temps ce pour quoi tant de cinéphiles lèvent le nez avec médisance sur la catégorie des films d'action. Avec des phrases clichées lancées par Arthur à Gina du type de «J'ai passé ma vie à planifier la mort des gens. Je vais planifier ta survie», comment peut-on leur en vouloir?
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